Genre: horreur (interdit aux - 12 ans)
Année: 1986
Durée: 1h30
l'histoire: Auteur de romans d'horreur et vétéran de la Guerre du Vietnam, Roger Cobb s'installe dans un vieille demeure léguée par sa tante. Mais il est très vite poursuivi par une armée de fantômes dirigée par Ben, un ancien du Vietnam abandonné par Roger.
La critique d'Alice In Oliver:
Indéniablement, Steve Miner est un véritable spécialiste du cinéma bis et de la série B. Dans les années 1980 et 1990, il réalisera essentiellement des films d'horreur: Vendredi 13 chapitre 2: le tueur du vendredi, Vendredi chapitre 3: meurtres en 3d, Warlock, Halloween: 20 ans après ou encore Lake Placid. Vient également s'ajouter House, sorti en 1986.
L'air de rien, cette série B d'épouvante va rencontrer un énorme succès dans les vidéos clubs, à tel point qu'elle engendrera une véritable saga en quatre épisodes. Le film est également produit par Sean S. Cunningham et Roger Corman.
Rappelons que ces deux-là sont eux aussi des véritables spécialistes du cinéma bis. Le premier s'est fait connaître en réalisant le premier Vendredi 13. Quant à Roger Corman, on ne le présente plus. Visiblement, ce dernier profite de la vague à succès du genre maison hantée au début des années 1980. Poltergeist et Amityville: la maison du diable ont marqué les esprits.
Jusqu'ici, le genre maison hantée a toujours emprunté la même dynamique, à savoir des films qui mettent à l'épreuve une famille à priori sans histoire. C'est justement sur ce dernier point que House se différencie.
En vérité, on pourrait considérer ce film comme un hommage à Stephen King. Il suffit de prendre le scénario pour s'en rendre compte. Attention, SPOILERS ! Roger Cobb, vétéran du Vietnam devenu écrivain, rend un jour visite à sa tante avec son fils Jimmy. Ce dernier disparaît subitement et sans explication. Les efforts de son père pour le retrouver usent son mariage et son travail.
Plus tard, sa tante se suicide, laissant la maison inoccupée. Roger décide de s'y installer. C'est alors que les fantômes de la demeure commencent à s'en prendre à lui, utilisant sa culpabilité et ses propres terreurs contre lui.
Finalement, Roger se voit contraint de pénétrer dans l'au-delà lui-même, afin d'y affronter les spectres de son passé (notamment celui de son ancien compagnon d'armes, Big Ben, capturé et torturé à mort par les Vietcongs parce qu'il n'avait pas pu le protéger) et espérer sauver son fils.
House n'est pas un film d'horreur familial mais un film d'épouvante pessimiste, tragique et solitaire. C'est donc seul que le héros de l'histoire, Roger Cobb, un écrivain qui recherche l'inspiration, va devoir affronter ses propres démons. En ce sens, difficile réellement de parler d'un film de maison hantée dans la pure tradition du genre.
En effet, House s'inspire énormément de La Maison du Diable de Robert Wise. Là aussi, le héros doit combattre des fantômes surgissant du passé, et plus précisément un fils qui a disparu mystérieusement et un camarade mort au combat suite à une malheureuse embuscade.
Toutefois, House se démarque par son ambiance lugubre et austère et aussi par son bestiaire, pour le moins impressionnant. House vient également puiser son inspiration dans l'univers de la bande dessinée. En effet, l'apparition des monstres et des fantômes fait parfois penser à une sorte de cartoon à l'humour déjanté et totalement assumé.
Certes, le manque de budget se fait parfois cruellement sentir et Steve Miner doit composer avec les moyens du bord, soit trois francs six sous. Néanmoins, House n'a rien à voir avec l'univers du nanar. Encore une fois, il s'agit d'une pure série B correctement réalisée mais sans pour autant atteindre des sommets. Visiblement, Roger Corman et Sean S. Cunningham ont grandement aidé Steve Miner dans la réalisation de certaines séquences horrifiques.
On reconnaît directement leur style: en gros, House va droit au but et évite les longueurs inutiles, si bien que l'on ne s'ennuie jamais. Mieux encore, House s'impose comme un bon film de genre, à défaut d'être exceptionnel.
Note: 14/20