Je fouine, cherche, fouille, tout ce qui peut être lecture jeunesse essentielle. Les livres qui parlent d’un thème fort, sensible, un peu atypique ou carrément tabou. Ces livres qui permettront de communiquer sur des valeurs mais plus encore qui commenceront le chemin pour se forger (eux même) un esprit critique, un questionnement adapté à leur âge. Ma famille trouve que les livres dans la bibliothèque du petit loup ne sont pas de son âge, ou pire, proposent des thèmes dont il ne faut pas parler. Je dois lui concéder que certains thèmes, durs, viendront petit à petit mais je n’ai pas envie de mettre de censure sur un sujet, à partir du moment où son traitement est intelligent et non cloisonnant.
Alors j’ai acheté « La visite de la petite mort » de Kitty CROWTHER dont je parlerais plus tard, Lily m’avait harponnée là et Sylvie continuait ici via un autre beau livre, « Le canard, la mort et la tulipe » de Wolf ERLBRUCH, là. Et puis « L’enfant silence » de Cécile ROUMIGUIERE et Benjamin LACOMBE dont Lily parlait si bien là.
En attendant je voulais vous parler d’un autre coup de cœur « Gisèle de verre » de Béatrice ALEMAGNA.
Très beau livre-objet, illustré de découpages, coloriages, dessins ou calques, permettant à chaque fois une illustration simple et une plus métaphorique. Nous y découvrons une enfant née de verre, attrait de toute la population car nous pouvons lire en elle littéralement.
Cette histoire se relit avec plaisir et soulève de bien nombreuses questions. Le refus d’être confronté aux désarrois des humains, même nos proches. « Celui qui écoute la vérité n’est pas inférieur à celui qui la dit » de Kahlil GIBRAN en est le fil conducteur. Plus insinueux, le refus de considérer les enfants comme des personnes confrontées elles-aussi avec des prises de conscience fulgurantes mais aussi en dehors de cette étape du développement normal, refus de croire qu’un enfant ne vit pas dans une bulle ouatée, plein de rêves, d’insouciance. J’y vois aussi cette malsaine attirance des foules pour les êtres hors norme, une foire à monstres. De normes physiques nous en sommes aux normes de non-handicap ou psychologiques (sans compter les raciales toujours à la dent dure !). L’autre fait peur et le regarder en face, le respecter n’est pas encore évident !