Alors qu’Ebola a fait plus de 8.000 cas dont 3.850 décès et qu’un premier cas a été confirmé en France et en Espagne, que l’Agence européenne ECDC n’exclut pas l’importation d’autres cas en Europe, le Ministre de la santé fait le point sur le dispositif français de lutte contre le virus. 12 établissements de référence sont désormais mobilisés, un numéro vert est à disposition du public.
Il y a quelques jours, une infirmière française de Médecins sans frontières, contaminée par le virus au Libéria, était rapatriée en France puis hospitalisée à l’hôpital militaire Bégin. Un rappel que l’épidémie n’épargne pas les professionnels de santé et que leur exposition apparait même comme une caractéristique sans précédent de cette épidémie. En date du 8 Octobre, l’organisation mondiale de la santé fait état de 416 cas chez les Professionnels, dont 233 décès.
En France, l’infirmière touchée a pu bénéficier de plusieurs traitements expérimentaux. Le Ministre de la santé précise également que les professionnels qui l’ont prise en charge sont régulièrement suivis.
Définition des cas suspects et conduite à tenir:
· Une personne qui n’a pas de fièvre n’est pas contagieuse.
· Une personne qui a de la fièvre dans les 3 semaines qui suivent son retour d’un pays touché par l’épidémie ne doit pas consulter un médecin ou se rendre aux urgences mais doit immédiatement appeler le 15 qui procédera à l’analyse de la situation avec le soutien de l’Institut de veille sanitaire.
En France, les mesures sont arrêtées :
· Pour les personnes les plus exposées séjournant ou se rendant en zone épidémique :
- Si les voyages vers les pays touchés sont vivement déconseillés, l’information des voyageurs a été renforcée par la remise de documents à l’embarquement au départ et au retour.
- Une procédure écrite a été diffusée le 6 août à toutes les compagnies aériennes et aéroports, en lien avec la direction générale de l’aviation civile.
- Un renforcement des contrôles, au départ comme à l’arrivée, pourrait intervenir dans les jours qui viennent.
- Toutes les personnes qui se rendent sur place doivent se signaler auprès de nos postes diplomatiques ou s’inscrire sur le site Ariane du ministère des affaires étrangères,
- à leur retour, ces personnes doivent surveiller leur température pendant 3 semaines.
· Pour les établissements de santé, la conduite à tenir en cas de suspicion de maladie d’Ebola a été définie :
- Le centre opérationnel de réponse et de régulation des urgences sanitaires (CORRUSS) qui régule la réponse du système sanitaire à un risque épidémique, est placé, depuis avril, en niveau d’alerte renforcé,
- les directeurs généraux des agences régionales de santé et les Préfets ont été informés dès août de la conduite à tenir en cas de suspicion.
- Les établissements ont également reçu les recommandations du Haut Conseil de la Santé Publique et du groupe d’experts » coordination du risque épidémique et biologique » (COREB).
- L’Institut de Veille sanitaire (InVS) est en vigilance renforcée et coordonne les signalements : à chaque signalement, l’InVS procède à une analyse détaillée.
- 12 établissements de santé de référence ont été désignés (CHU de Bichat, Necker, Lyon, Lille, Strasbourg, Marseille, Bordeaux, Rennes, La Réunion, Rouen, Nancy et l’Hôpital d’instruction des armées Bégin), analysés, inspectés et sont déormais opérationnels et pré-alertés pour un isolement de haut niveau de sécurité en maladie infectieuse (23 lits) ou réanimation (18 lits).
- L’Hôpital Bégin est chargé de prendre en charge les malades d’Ebola rapatriés d’Afrique.
· Pour les cas suspects : Lorsque la possibilité d’Ebola ne peut pas être écartée,
- le patient est immédiatement placé en isolement et des tests biologiques sont effectués,
- si le doute n’a pas pu être levé ou a été confirmé, le patient est hospitalisé dans un établissement de santé de référence.
- Son transfert se fait par SAMU équipé de tenues de protection.
- Les examens biologiques ainsi que le nombre de contacts sont réduits au strict nécessaire.
- Une équipe d’intervention EPRUS se tient prête avec deux caissons de confinement pour procéder à un rapatriement ou pour renforcer un établissement français qui en aurait besoin.
- Depuis le 18 septembre, pour le traitement des patients, le Ministère autorise l’accès aux innovations thérapeutiques et permis aux prescripteurs d’avoir recours, le cas échéant, aux 4 médicaments expérimentaux.
Enfin, un numéro vert a été mis en place pour l’information au grand public : 0800 13 00 00.
Dès le début de la semaine prochaine, un espace internet dédié à l’épidémie Ebola devrait être ouvert sur le site du ministère.
Sources: communiqué Ministère de la Santé, OMS Report du 10 oct.2014
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