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La fabrique du romantisme : Charles Nodier et les voyages pittoresques.

Par Richard Le Menn

CharlesNodier.jpg Nous sommes gâtés à Paris en ce qui concerne les expositions. Non seulement on a de magnifiques musées, mais aussi des expositions temporaires de qualité ! Le Musée de la Vie romantique en propose une intitulée La fabrique du romantisme : Charles Nodier et les voyages pittoresquesdu 11 octobre au 18 janvier.

L'exposition temporaire se passe dans les salles de l'atelier du peintre d’origine hollandaise Ary Scheffer (1795-1858) qui s’installe en juillet 1830 dans cette propriété d'époque Restauration du nouveau quartier parisien à la mode surnommé La Nouvelle Athènes.

« Dans l’atelier-salon, Scheffer, portraitiste renommé sous la monarchie de Juillet, reçoit le Tout-Paris artistique et intellectuel. Delacroix vient en voisin, comme George Sand avec Chopin qui joue volontiers sur le piano Pleyel. Ils retrouvent Liszt et Marie d’Agoult, mais aussi Rossini, Tourgueniev, Dickens. »

Quatre salles sont consacrées à cette exposition sur l'apport de Charles Nodier (1780-1844) au mouvement romantique.

Les deux premières salles (rez-de-chaussée à gauche avant d'entrer dans la cour) présente Charles Nodier et le salon qu'il préside à la Bibliothèque de l’Arsenal à Paris »le mouvement des Jeunes France et du premier mouvement romantique qui se réunit autour de lui, regroupant, Hugo en tête, ce qui formera l’essentiel de la création littéraire et artistique de son temps. Le lieu sera l’épicentre intellectuel du Paris de la décennie des années 1825-1835. »

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Les deux autres salles (sous-sol et rez-de-chaussée à droite) sont consacrées à l'édition des Voyages pittoresques et romantiques dans l'ancienne France entreprise à laquelle il collabore en y proposant ses textes dès le début (en 1820) sous la direction du baron Taylor (1789-1879) pour « ce qui sera l’une des grandes aventures éditoriales du XIX e siècle, les Voyages pittoresques et romantiques dans l’ancienne France. Édités par souscription chez l’éditeur Didot, ils ont pour ambition de décrire les différentes provinces françaises, à la fois récit, anthologie historique, descriptive et pittoresque. Sa publication, en 25 volumes [grand format : in folio], s’étalera sur plus de 40 ans ; Nodier y participera jusqu’à sa mort en 1844. Largement illustrés, ils rassemblent le meilleur de la peinture de paysage contemporaine. » Le sous-sol exhibe en particulier des lithographies de cet ouvrage, et au rez-de-chaussée des peintures en lien avec lui.

Ce recueil monumental du patrimoine français est important pour plusieurs raisons. Il permet de faire prendre conscience aux Français de leur exceptionnel héritage architectural (en particulier

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Moyenâgeux) et du vandalisme qui sévit alors qui en rase une partie sans considération pour le legs aux générations futures. Les sites présentés sont aussi parfois naturels, avec ses paysages pittoresques traités avec finesse, sentiment et parfois un goût pour le fantastique.

Le site www.voyagespittoresques.paris.fr présente plus de 200 illustrations de paysages de France provenant de Voyages pittoresques et romantiques dans l'ancienne France. Il serait intéressant aujourd'hui d'envoyer des photographes prendre un cliché des sites lithographiés pour voir ce qu'ils sont devenus.

Ceux qui ne connaissent pas le Musée de la vie romantique peuvent visiter l'exposition permanente pour le même prix, ou s'y ressourcer pour ceux qui l'on déjà visité. C'est une chance de pouvoir contempler des œuvres dans un cadre authentique leur correspondant !

Il est à noter que l'exposition suit une autre celle sur Le Baron Taylor à l’avant-garde du Romantisme dont il est question dans un article précédent (voir le lien ci-avant), et qui se trouve à deux pas du Musée de la vie romantique. Je conseille de commencer par celle-ci qui est beaucoup plus modeste et de terminer par celle du Musée de la vie romantique.

Au sortir de cette exposition, la chose que l'on remarque après un peu de temps, c'est qu'aujourd'hui la liberté n'est plus.

Photographie 1 de gauche : « Tony Robert-Fleury, d’après Jean-Baptiste Paulin Guérin (1837-1911), Portrait de Charles Nodier, Bibliothèque nationale de France, bibliothèque de l’Arsenal © Bibliothèque nationale de France, Paris. »

Photographie 2 de droite  : Édition originale des 24 volumes de Voyages pittoresques et romantiques dans l'ancienne France.

Photographie 3 de gauche : « Alexandre-Évariste Fragonard (1780-1850), Ruines du palais de la Reine Blanche à Léry, 1824. Voyages pittoresques et romantiques dans l’ancienne France, Ancienne Normandie, 1825. © Paris, Fondation Taylor / Thomas Hennocque. »

Photographies ci-dessous : Pour trouver le musée, c'est facile, c'est là où est le seul arbre de la rue. Ensuite s'engouffrer dans une petite rue pavée jusqu'à une petite maison blanche aux volets verts.

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Photographies ci-dessous : Dans la cour, à droite se trouve un petit jardin où l'on peut se restaurer au son des piaillements de moineaux ou/et des enfants de l'école juxtaposée ou/et de touristes ou/et etc.

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Photographie
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du dessus
gauche : Atelier d' Ary Scheffer avec le poêle. C'est un élément très important de la vie sociale parisienne lorsqu'il fait froid, comme la cheminée. Les cafés ont le leur ce qui fait leur succès, les gens venant s'y chauffer.

Photographie du dessus à droite : Le style de décoration de cette salle où se trouve le portrait d'Alexandre Dumas père (collection permanente) est très rococo. Voir sur ce sujet les articles La ou le rococo et Le rococotier et la rocotière.

Photographie de droite : J'ai retrouvé dans le musée qui l'a acheté ce portrait d'Alexandre Dumas père dont je parle dans l'article intitulé Dandysmes romantiques.

Photographie ci-dessous : Autres salles de la collection permanente avec des portraits de George Sand par Auguste Charpentier (1837), du Maréchal de Saxe par Maurice Quentin de la Tour (1749) etc. La collection permanente, qui se trouve dans la demeure du peintre Ary Scheffer, est dispersée dans huit pièces comprenant : l'antichambre, le cabinet des bijoux, le salon George Sand (photographies), le petit salon bleu (à droite), la chambre des portraits romantiques, le salon des Orléans, le cabinet Ary Scheffer et la chambre Renan.

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Photographies ci-dessous : « Jean-Baptiste Isabey (1767-1855), Escalier de la tourelle du château d’Harcourt, 1827 © Cherbourg-Octeville, musée Thomas Henry / D. Sohier. » Exposition temporaire. On trouve son équivalent en lithographie à l'exposition Le Baron Taylor à l’avant-garde du Romantisme.
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