Après un certain nombre de chroniques très positives de longs métrages sortis en salles en cette rentrée, voici une rapide revue de films qui ne m'ont pas assez plu pour y consacrer une longue chronique...Dans le lot, il y a même deux belles déceptions car c'étaient des films sur lesquels je misais pas mal dessus :
1.Party girl: la Caméra d'Or 2014 pas mieux que Strip Tease?
J'avais beaucoup entendu parler à Cannes du parti pris des réalisateurs de choisir le naturalisme, le fantôme d’un documentaire que de beaux morceaux de poésie viennent éclairer, évoquant le meilleur du cinéma français de Pialat à Kechiche. Hélas, en voyant le résultat sur grand écran, cette approche quasi naturaliste dans son approche des milieux populaires de ce bassin lorrain sinistré ne m'a pas vraiment convaincu, loin de là .
Pour moi, et contrairement à ce que prétendait le jury de la Caméra d'Or et notamment sa présidente Nicole Garcia, ce film manque vraiment trop de cinéma et d'originalité pour convaincre: alors que certains festivaliers ont fait la comapraison avec le cinéma de John Cassavetes, personnelelment, j'ai eu pendant une bonne partie du film eu l'impression de voir un épisode de "Strip tease" (la feu série de France 3) , un reproche que j'avais déjà formulé dans ma chronique un peu de mauvaise foi du film Boyhood, mais qui ici, est bien plus a propos tant Party girl joue sur les mêmes aspects réaliste et naturaliste que la série de documentaires, afin de capter au plus pret la réalité.
Le problème est que comme pour Strip Tease, on conserve un vrai sentiment de malaise en voyant Party Girl, notamment dans cette scène de mariage où la réalité rejoint la fiction jusqu'à un malaise évident. Cette scène en particulier sonne particulièrement et l'on sent les acteurs non professionnels qui improvisent tant bien que mal (et plus mal que bien) les dialogues.
Trop de naturalisme tue le naturalisme, et dans Party Girl, il m'a semblé que le regard de cinéaste ( ils sont pourtant trois, de la FEMIS à avoir officier derrière la caméra) manque cruellement pour transcender ce réel et pour rendre l'histoire plus intéressante à suivre qu'un reportage télévisé. Dommage pour l'actrice principale, Angélique Litzenburger joue son propre rôle et emporte le morceau et qui livre une bouleversante interprétation, mais hélas vraiment trop proche du réel pour étancher ma soif de cinéma.
Bande-annonce : Party Girl - VF
2 L'institutrice: une leçon à revoir
Après un premier film sorti en France le Policier dont j'avais dit tout le bien que je pensais de lui dans une chronique DVD, qui avait déjà bien marché dans les différents festivals où il avait été présenté, le cinéaste israélien Nadav Lapid nous propose avec 'L'institutrice', sorti le 10 septembre dernier un autre film en apparence aussi simple que son titre qui dénonce les travers de la société israélienne, éloigné de son axe géopolitique avec la Palestine, sous lequel on l'a trop souvent rapproché.
Hélas contrairement à ce qu'on révélé les festivaliers qui considérait qu'avec L'institutrice Nadav Lapid pouvait désormais être rangé parmi les grands noms du cinéma israélien; et le considérant comme un des meilleurs films cannois, toutes sélections confondues, cette Institutrice ne m'a pas vraiment convaincu et m'a même assez ennuyé au cours de 2 heures qu'on sent bien passer.
Effectivement, comme dans le Policier, la mise en scène épate par son brio formel , une mise en scène dans laquelle la caméra est toujours au plus près de l'action, avec un sens du cadrage assez bluffant.
Mais en même temps, cette réalisation, aussi maitrisée soit elle, donen une impression de froideur et d’austérité qui renvoient certes à l’image qu’il cherche à donner de la société israélienne mais qui donne l'impression au specteur d'étouffer quelque peu. On aurait aimé un peu moins de perfection et un plus de vie que cette réalisation qui emprisonne son duo de personnages, certes intriguant sur le papier ( cette institutrice et son jeune élève surdoué de la poésie)mais dont on a un peu de mal à s'attacher.
Les seconds rôles y sont particulièrement antipathiques. Cela finit par donner au film un coté prétentieux, ce qui, quand on veut mettre à l'honneur l'apport de la poésie dans le monde, est assez regrettable.
Malgré des qualités évidentes, notamment formelles, " L’institutrice" a surtout un défaut majeur, qui est sa durée puisque deux heures pour un tel sujet et un tel traitement est vraiment trop long, et une demi-heure de moins lui aurait permis de moins d’égarer.
3.Avant d'aller dormir: un thriller à conseiller aux insomniaques ?
Contrairement à Gone Girl, dont j'ai lu le livre avant d'aller voir le film, je n'ai pas eu le courage de me mettre dans le best-seller de S.J. Watson qui est encore dans un coin de ma bibliothèque et qui est parait il un excellent thriller psychologique, inattendu et plein de surprises et ait préféré opter pour la société de facilité, et aller voir film dont il était adapté. Avant d’aller dormir est l’adaptation d’un roman éponyme publié en 2001, vendu à plus de 4 millions d’exemplaires et traduit dans plus de 30 langues.
L’auteur S. J. Watson s’est lui-même inspiré de l’histoire vraie d'un patient qui, après une opération et jusqu’à sa mort à l’âge de 82 ans, se réveillait chaque matin en pensant qu’il en avait toujours 26.
Si je ne peux donc pas juger de la qualité de l'adaptation (comme je pourrais en revanche le faire pour le Fincher que je viens d'aller voir, je vous en reparler vite), ici difficile d'être convaincu par cette histoire doté de rebondissements scénaristiques prévisibles et une mise en scène sans intérêt qui n'hésite pas à essayer de créer de la tension superficiellement.
Rowan Joffe a bien du mal à adapter ce roman à l’histoire originale, tant le film manque cruellement de rythme et ne fait que contempler une Nicole Kidman un peu atone, et décidement pas très à son aise en ce moment au cinéma ( après un Grace de Monaco déjà décevant), et le constat s'appplique aussi pour un COlin Firth qui enfile les nanars comme les perles depuis 2 ans ( heureusement Woody arrrive vite à la rescousse).
Bref, un peu trop mou et appliqué pour convaincre, ce Avant D’aller Dormir porte finalement bien son nom et devrait sûrement être prescrit aux insomniaques.
AVANT D'ALLER DORMIR - Extrait "Il arrive" VOST