Les bonnes idées ne manquent pas à Bordeaux. Et parmi elles, celle de faire venir pour la toute première fois des groupes n’ayant jamais joué dans cette ville, à chaque fois dans une salle différente, fait notre bonheur. Pour succéder à Vundabar et Archie Bronson Outfit, les grands esprits ont convoqué Thomas Skrobek et Samba De La Muerte.
La soirée a donc commencé en compagnie de Thomas Skrobek. Débarqué de nulle part, casquette à hélices vissée sur la tête, il a entamé son set devant le bar, tout en douceur, avec pour choeurs les musiciens de Samba de la Muerte et Botibol. De la folk, génial, on adore ça.
Mais que nenni. Tantôt en français, tantôt en anglais, mais toujours accompagnées de sa guitare, les histoires qu’il nous conte nous font rire, sourire ou simplement nous embarquent avec une très grande facilité. C’est qu’il sait rudement bien manier les mots. Et l’humour aussi. Chaque fait du public était l’occasion de balancer nonchalamment une ou deux vannes plutôt bien senties, renforçant d’autant plus la complicité installée dès le début du concert.
Au final, Thomas Skrobek (« qu’avec des k ») n’aura pas eu trop de mal à s’assurer de chaleureux applaudissement à la fin de son set. La faute au talent.
P.S. : Non, on ne parlera pas de sa très belle et surprenante voix à la Bashung.
P.P.S : Il a cette année la chance de faire partie de la Pépinière du Krakatoa, aux côtés notamment des Be Quiet et de Dorian & The Dawn Riders. Aucun doute qu’on entendra parler de lui dans les prochains mois.
À peine le temps de recharger les batteries que les caennais de Samba de la Muerte prenaient place sur scène, prêts à en découdre.
Petit rappel des faits : on les avait découverts à Beauregard cet été. Déjà, ils nous avaient surpris par la fraîcheur de leur son et figuraient alors parmi nos gros coups de coeur du weekend. Seulement, là bas, on les avait découverts en plein milieu de l’après midi, sur une grande scène. Ce serait donc un euphémisme de dire que l’ambiance n’était pas vraiment la même pour ce premier passage en terre bordelaise.
Les compositions aériennes et mélodieuses de l’EP ont pris une tournure résolument électrique, dans ce sous-sol moite et sombre. Tout se faisait plus dense, plus entêtant, plus obsédant. L’énergie et l’implication des quatre membres du groupe n’y était pas étrangère. En témoigne ce « You’ll Never Know When I Lie« , joué en milieu de set et en rappel, absolument dantesque.
Force est de constater que, même si l’EP est très bon, Samba De La Muerte est un pur groupe de scène. Les meilleurs titres live étant ceux qui n’y figurent pas (sur l’EP). Malgré leur apparent jeune âge, ils dégagent une puissance folle. On se dit même que les side projects ont parfois du bon, puisque Adrien, échappé de Concrete Knives, se révèle être un excellent leader. Pas très causant, mais le charisme fait le reste.
À la sortie du concert, les regards étaient perdus, les pas hésitants, et il a bien fallu quelques minutes pour se remettre de la chose, plus communément appelée « une grosse claque ». Samba De La Muerte a bel et bien électrisé le club.
(celle là, elle était cadeau)