Chronique : « Mc Queen T1″ : Un dur de dur !
Scénario et dessin de Emilio Van der Zuiden,
Public conseillé : Adultes, grands adolescents
Style : Polar « Hard boiled »
Paru aux éditions Paquet, le 24 septembre 2014, 48 pages couleurs, 13.50 euros
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L’Histoire
Souffrant de troubles psychologiques, le détective privé McQueen assiste à sa séance de psychanalyse. Sur la demande de sa thérapeute, il revient sur sa dernière enquête…
Le colonel à la retraite De Crécy l’a chargé de retrouver sa nièce, Millie. Une nana digne d’un concours de Miss Monde, qui se serait enfuie avec François Bonnard (son secrétaire). Le problème ? Les amants ont emporté une précieuse statuette de jade.
Mais McQueen est obsédé par une autre affaire, qui a conduit sa copine sur un lit d’hôpital dans un coma profond… Il charge donc son associé, Pepe Fregasol, de l’enquête.
Le soir même, Fregasol et Bonnard sont retrouvés assassinés dans une chambre d’hôtel de Chinatown…
Ce que j’en pense
MMc Queen, c’est le genre « privé poissard et mal dans sa peau« . Celui qui aurait pu se faire passer pour le petit frère de « Jake Gittes » (L’enquêteur joué par Jack Nickolson dans le film « Chinatown » de Roman Polanski), est un « dur à cuire » (c’est écrit sur la couverture : « Hard boiled« ). En toute logique, il va en prendre pour son grade dans une enquête qui le dépasse… largement.
Avec son passé douloureux (il commence par une séance de Psy), et ses ennuis à la pelle, Mc Queen est un torturé, mais pas du genre timoré. Avec sa petite gueule d’amour (une gueule de singe bleu, c’est bizarre, mais on s’y fait), c’est un violent qui sait rendre la monnaie de la pièce aux méchants de tous poils.
Dans ce genre ultra-référencé qui colle à la peau, Emilio Van der Zuiden s’en sort avec les honneurs. Le gars maîtrise son sujet, c’est clair !
Personnage cynique, contexte glauque et dérapage hors contrôle, sans oublier les jolies pépés de circonstance, il nous offre un polar noir et poisseux à souhait. J’addoooooorrre
Le dessin
Emilio Van der Zuiden nous offre un beau dessin au trait classique. Dans une ambiance très “Milton Caniff” ou “Philippe Berthet”, son trait, aux pleins et déliés parfaits, met en valeur ses personnages et en particulier la plastique des femmes.
Son découpage, souvent classique s’affranchit quelquefois des trois bandes et du “gaufrier”, pour dynamiser la narration. Les pleines planches “stéréoscopiques” sont carrément osées et lisibles, bien vu !
Enfin, les couleurs franches (un peu criardes à mon goût…) renforcent bien l’esprit POP de la série.
Pour résumer
Hé Man, T’aimes les polars noirs, les enquêtes qui dérapent, les femmes fatales et les mecs qui se font descendre pour un mauvais mot et une bonne raison ? McQueen est fait pour toi !
Dans le genre ultra-référencé de polar « Hard-Boiled », Emilio Van der Zuiden s’en tire avec les honneurs (et pas trop de balles dans la peau)…