On a demandé à Baptiste W. Hamon, coup de cœur absolu de l’année 2014, de nous préparer une playlist. Le chanteur s’est livré à l’exercice et c’est une playlist qui colle parfaitement à l’automne que ce dernier nous a concocté. Enjoy the music.
1. Townes Van Zandt – Tecumseh Valley
« Her ways were free/And it seemed to me/That the sunshine walked beside her». Voilà comment commence l’une des chansons les plus tristes de l’histoire. Townes Van Zandt est un songwriter immense, qui a beaucoup influé sur ma décision de me lancer dans l’écriture de chansons. Il est mort cinq années avant que je ne le découvre, mais c’est chaque jour qu’il m’accompagne depuis et qu’il me sert de source d’inspiration infinie. Mon héros number one et mentor absolu.
2. Leonard Cohen – Famous Blue Raincoat
La plus belle chanson du monde pour moi. L’univers poétique de Cohen est d’une intelligence phénoménale – savants mélanges entre les sentiments personnels et un regard lucide d’observation du monde en général. Le tout enveloppé du mystère du poète, qui laisse place à l’interprétation de l’auditeur. C’est peut-être ma définition de la chanson parfaite.
3. Hank Williams – I’m So Lonesome I Could Cry
Le père fondateur du songwriting poétique populaire moderne. On n’a pas peur de parler à la première personne, de raconter sa tristesse, et par la force d’une chanson de montrer toute la beauté inhérente à ces infinies tristesses. J’ai paradoxalement toujours compris ce genre de complaintes comme des chansons rassurantes.
4. Butch Hancock – West Texas Waltz
Un ponte génialissime du songwriting US et texan. Avec d’autres comme John Prine, Mickey Newbury et Guy Clark, ils sont assez méconnus ici en France, mais la puissance évocatrice de leurs textes en font pour moi des types assis juste à côté de Bob Dylan dans le grand bazar des gars dont on se souviendra dans deux cents ans – et sur lesquels on écrit des thèses universitaires compliquées et passionnantes. Un jour, j’ai pris un billet pas cher et je suis allé à Lubbock, Texas, tellement il m’avait bien vendu le truc dans cette chanson Butch – une chanson un peu coquine à la fin, attention.
5. Belle And Sebastian – The Fox In The Snow
Mes premières amours musicales, avec Grandaddy et les Go-Betweens. Je pleurais dans mon lit à chaque fois que j’entendais cette phrase de la chanson, « don’t let yourself go hungry now ». Et pis je pensais à des filles que je ne connaissais pas encore, j’imaginais l’amour comme je pouvais – c’était cool. C’était avant que j’aille à Lubbock.
6. Micah P. Hinson – Beneath The Rose
J’ai acheté son premier album en même temps que le premier Arcade Fire, sur conseil d’un indie-popeux fan de l’AJ Auxerre comme moi, qui trainait sur le forum du club. C’est bon le foot. Les albums n’étaient pas encore sortis en France, et bam, claque absolue. Pour un premier album, il n’y a pas beaucoup d’autres groupes qui m’ont procuré cette jouissance immédiate et qui dure : j’ai Okkervil River, Flotation Toy Warning et King Creosote en tête. Micah P. Hinson, l’artiste torturé par excellence, l’une des plus belles voix de ces dix dernières années.
7. Palace – The Mountain Low
Héro de l’indie folk. Viva Last Blues est un de mes albums préférés de tous les temps.
8. Dominique A – Les Hauts Quartiers de Peine
Je pense que pas mal d’entre nous qui écrivons en français et approchons la trentaine doivent beaucoup à Dominique A. Je me souviens fredonner le Twenty-Two Bar en remontant des tire-fesses à Isola 2000 en l’an 2000.
9. Barbara – Vienne
Parmi les rares chansons qui me mettent des frissons à tous les coups. C’est après avoir écouté intensément Barbara et Reggiani que j’ai écrit mes premières chansons en français.
10. Jacques Bertin – Revoilà le Soleil
Une des plus belles plumes de la langue française. Peut-être celle qui me touche le plus. Un tsar méconnu de la chanson poétique de chez nous – lui aussi il a des thésards qui bossent sur son œuvre à Paris XII, allez voir. Vu quatre fois en concert, toujours d’une richesse littéraire époustouflante.
11. Alma Forrer – Bobby
L’avenir. Alma Forrer écrit des chansons sublimes depuis ses 18 ans, elle en a 21 et son premier EP est une tuerie. Ca sent le cowboy et le vécu, l’Amérique et la poussière cristalline – avec le timbre d’Emmylou Harris et un storytelling à la Françoise Hardy. Dieu que ça fait du bien.
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