Comment tenir un blog où je vous parle de mes lectures sans rendre un hommage appuyé à Hyma La Hyène. Je vous imagine nombreux devant votre écran vous interrogeant sur ce billet débutant et c’est bien normal car il nous faut revenir quarante ans en arrière.
Début des années 70, j’ai dix-huit ans, imprégné des idées de Mai 68, je tombe immédiatement sous le charme d’un nouveau magazine qui vient de naître, Actuel. Autour de Jean-François Bizot, Michel-Antoine Burnier, Patrick Rambaud, Bernard Kouchner, Jean-Pierre Lentin, Léon Mercadet et beaucoup d'autres, le journal se démarque de la presse gauchiste de l'époque et devient vite le magazine de référence de la « génération hippie » en France. Parmi les sujets abordés, tout ce qui a trait à la « contre-culture » comme on disait alors, et ce qui se passe dans des pays comme les Etats-Unis, l'Angleterre, l'Allemagne ou la Hollande, à savoir la route, les communautés, la drogue, le rock, le cinéma, le féminisme ou l'écologie.
Chaque mois j’étais passionné par une rubrique intitulée «Ainsi lisait Hyma La Hyène» qui comme son nom l’indique était une chronique littéraire. C’est ici que j’ai fait les plus belles découvertes de lectures de toute ma vie. Hyma La Hyène m’a fait connaître Jack Kerouac et William Burroughs, Philip K Dick et A.E. Van Vogt, les polars américains de Dashiell Hammet et Ed McBain, Le Yi King et le Livre des morts Tibétain, les philosophies orientales, les écrivains voyageurs, Hermann Hesse, H.D. Thoreau et Claudie Hunzinger, tant d’autres encore, chacun ouvrant une porte vers d’autres horizons tout aussi passionnants.
Paradoxalement, j’ai très peu lu l’œuvre de Rambaud, si ce n’est La Bataille (1997) et Les Complots de la liberté (1976) coécrit avec son ami Michel-Antoine Burnier, mais ce qui est certain, c’est que je lui dois tout.