Du haut de ses 17 ans, Malala Yousafzay a reçu le prix Nobel de la paix 2014. Certains la comparent à Rosa Parks.
Rosa Parks a lutté fermement pour les droits civiques aux Etats-Unis. Elle avait refusé de laisser sa place à un blanc dans un bus à Montgomery le 1 décembre 1955. Cette ville située dans le sud des Etats-Unis a été ravagée par la ségrégation raciale. A l’instar de Martin Luther King, Rosa Parks a œuvré pour que les Noirs deviennent des membres à part entière de la société américaine.
Tout comme son illustre aîné Malala a compris très tôt qu’elle devait se battre pour devenir une femme libre. Au Pakistan, les talibans imposent leur vision de l’Islam. Ils plongent les pakistanais dans la terreur. Dans la vallée de Swat où elle habite, les islamistes ont imposé la Charia. Les jeunes filles ne pouvaient plus être scolarisées au delà du CM1. Elle a vite compris que l’éducation représentait pour elle un moyen de s’émanciper et de résister face aux extrémistes religieux. Dès l’âge de 11 ans elle a contribué à un blog et s’est engagée pour la scolarisation des jeunes filles. Sur cette interface hébergée par la BBC, elle exprime ses peurs et son mécontentement face à sa non scolarisation. Elle se lance dans ce combat numérique sous le nom de Gul Makai. En peu de temps, ses idées parcourent le pays. Elle rencontre du soutient dans une certaine frange de la population pakistanaise excédé par la présence des talibans. Sa notoriété dépasse les frontières de son pays. L’Occident voit en elle une icône se battant pour la liberté de son peuple et pour l’émancipation des jeunes filles. Elle symbolise la révolte et l’indignation des filles et des femmes oppressées par l’islam radical et relayée au statut d’objet et de faire-valoir.
Héroïne romantique, elle a payé le prix fort. Cette reconnaissance n’a pas été du goût de ses détracteurs. Elle est devenue malgré elle, l’ennemie à abattre. Aujourd’hui, elle porte encore les stigmates de l’agression qu’elle a subi il y a deux ans. Réfugiée en Angleterre, son souhait le plus cher est de pouvoir retourner dans son pays. Elle compte rentrer en politique afin de poursuivre ses idéaux.
Le 12 juillet 2013, elle avait prononcé un discours émouvant à l’ONU. Agée de seulement 16 ans, elle avait marqué l’auditoire par son sang-froid et son assurance. Dans cette tribune, elle avait rappelé son combat et remercier tous les gens qui à un moment donné l’avait aidé à mener cette lutte. L’émotion est forte et prouve que le désir de changer son pays est plus fort que la vie.
A l’instar de Nelson Mandela toute cette ferveur et cette ambition est mis au service des autres, des femmes et de son peuple. En quelles années, elle s’est transformée en une véritable icône du féminisme dans ce coin du monde où les femmes peinent à se faire entendre.
Aujourd’hui est un beau jour. Ce prix Nobel de la paix a un réel sens pour la progression des Droits de L’Homme et pour la lutte contre les violences faites aux femmes quelque en soit leur forme. La non scolarisation en est une.
Il met en lumière un combat loin d’être gagné et qui mérite d’être soutenue pour le bien et le progrès de l’humanité. Comme le dit si bien Malala Yousafzay «la plume est plus forte que l’épée ».
Jessica Staffe