Et sinon tu fais quoi dans la vie ?

Publié le 10 octobre 2014 par Eclectikgirl

Je suis sûre que tu connais ce genre de moment, lors d’une rencontre, d’un repas (mariage, baptême …) entourée de quasi-inconnu, où cette question t’est posée.

Tu fais quoi, dans la vie ?

J’aimerai pouvoir répondre :

  je m’évertue à être heureuse.

ou

  je lis beaucoup et j’adore voyager

Mais invariablement, on me rétorquerais :

oui, non, mais comme métier ?

Mais, mon travail, ce n’est pas ma vie.
Ce n’est pas ce qui me caractérise, ce n’est pas ce qui m’importe.
C’est un gagne-pain et ça ne vaut pas la peine qu’on s’y attarde.

Une fois, une seule, j’ai lâché ce genre de propos.
La personne en face a insisté pour savoir, en argumentant que si, le travail qu’on fait nous défini, puisqu’on y passe 7h par jour.

J’ai fini par lui dire, et vu que je fais un métier « sérieux » et mal considéré, j’ai de suite vu qu’il me jugeait (moi, ma personnalité) à l’aune de mon activité salariée.

 ha ouais … putain, tu rigoles pas alors !

fût sont seul commentaire.

Autant te dire que j’ai pas poussé la conversation plus avant avec ce personnage.
Donc, la phrase « tu fais quoi dans la vie », j’ai du mal.
Je sais que c’est une façon comme une autre d’approcher une personne, d’engager un dialogue mais je n’aime pas ce que cela sous-entend.
Notamment, que le travail est indispensable, et te caractérise en tant qu’individu.
A moins que ton travail rejoigne ta passion, que ce soit une vocation ou un sacerdoce … mais avouez que c’est devenu bien rare de nos jours.
Charlie Dupin l’expliquait très bien dans son article :  » Le bonheur passe-t-il par l’épanouissement professionnel ? »
Voici ce que je lui ai mis en commentaire, qui résume mon état d’esprit :

 » D’un coté, c’est clair que si tu as un travail qui ne te plait pas (et je sais de quoi je cause, c’est mon quotidien depuis 10 ans), ça fait tâche d’huile, ça entache ton bonheur, oui.
Comme tu le dis, ça se répercute sur ton humeur, sur ta vie à la maison ect .
On a beau se faire une carapace et sectoriser sa vie, il n’en reste pas moins qu’on passe 7h par jour au boulot, ce n’est pas rien.

Et ta phrase :  
« L’épanouissement professionnel devient un luxe. Ayons déjà un travail pour vivre et ne pas survivre. Je pense que de plus en plus de personnes voient l’épanouissement au travail comme un option » ,
je la trouve très juste, car elle résume parfaitement la situation, dû au marché du travail qui est défavorable aux employés. En gros, on est obligé d’accepter n’importe quoi pour pouvoir manger et avoir un toit.

Maintenant, quant tu dis que le travail épanouissant contribue au bonheur, je changerai le mot travail par « activité épanouissante ».
Car ne pas avoir de travail, cela ne veux pas dire rester inactif.
On peut s’engager dans une association, donner / échanger des cours en volontariat sur une activité où on est doué (couture, cuisine, que sais – je), aider les autres, bref, ne pas croire que ne pas avoir de travail conduit inévitablement au modèle TV/ Internet / dé-sociabilisée / la meuf qui n’en fout pas une parce qu’elle n’a pas de taf.

Moi, je rêve d’une vie en auto-suffisance, sans travail forcé (obligatoire pour survivre), travailler pour soi ect.
Mais cela suppose une précarité / absence de tranquillité d’esprit que je ne suis pas encore prête à franchir … « 

Et toi, dis-moi ce que tu penses de tout ça …

Mon rêve d’indépendance : http://souslayourte.canalblog.com/archives/2010/04/21/17646120.html

Anya