Les nouvelles de ce recueil alternent entre les années d’enfance passées sur l’île dominicaine avec sa mère et Rafa (loin du père, parti des années auparavant chercher fortune chez l’oncle Sam) et la période où la famille est réunie aux Etats-Unis pour le meilleur et pour le pire. J’ai retrouvé avec plaisir la langue si particulière de Junot Diaz, mélange d’anglais (traduit, pour le coup) et d’argot hispano-dominicain. Une forme d’oralité bien plus travaillée qu’il n’y paraît, pleine de force et de vitalité. Bien sûr, c’est parfois cru, un poil vulgaire mais c’est aussi drôle et touchant, anecdotique et profond, comme la vie quoi.
Diaz décrit une communauté touchée par la misère, une famille en souffrance et un gamin qui ne sait que trop bien d'où il vient. Mais il le fait sans pathos, avec une tendresse et une énergie qui vous donne le sourire. Publié en 1996, ce recueil sera suivi onze ans plus tard de "La Brève et Merveilleuse Vie d'Oscar Wao", un premier roman qui remportera le National Book Critics Circle Award et le Prix Pulitzer de la Fiction. Rien que ça. Un roman qui est bien au chaud dans ma pal et que je vais me faire un plaisir de déguster d'ici peu.
Los boys de Junot Diaz. 10/18, 2000. 172 pages. 6,10 euros.
Une lecture commune que je partage avec Marilyne, en souvenir de nos pérégrinations dans les allées du festival America. Il y avait longtemps que l'on n'avait pas lu quelque chose ensemble et ça fait du bien ;)