Pourquoi je ne bois plus d'alcool ?

Par Jeuneanecdotique
09 octobre 2014

De mes 16 ans à mes 20 ans, j'ai bu énormément d'alcool. J'aimais bien me mettre la tête à l'envers avec ma meilleure amie, et je finissais inévitablement par vomir dans des pots de fleurs à Châtelet et à vouloir me rouler en boule en pleurnichant sur ma lamentable existence. Bien sûr, avant cela, l'alcool me rendait rigolote durant, disons, une bonne heure... Pour des heures entières de merde derrière.

Alors j'ai décidé d'arrêter. Lorsque j'ai commencé à prendre mes antidépresseurs, et que mon psychiatre m'a bien dit qu'en aucun cas il ne fallait que je consomme de l'alcool durant le traitement, je me suis dit que c'était fini les soirées où on se bourre la gueule pour un oui ou pour un non.

Depuis, j'ai très très peu bu. Mais il y a comme un problème, mon petit Houston. Ce problème, c'est les autres.

L'alcool à beau me rendre :

-Malade

-Agressive

-Déprimée

-Puante de la gueule

-Gueularde

-Immorale

-Me faire vomir dans le train de 5h00

-Me faire vomir dans la rue

-Me faire vomir dans les bars

-Et beaucoup d'autres choses encore...

Et bien, les gens considèrent que si je refuse de boire quelque chose qui me rend TOUT CA, c'est que je ne sais pas m'amuser. Je suis une empêcheuse de tourner en rond. Je ne suis pas drôle. Je ne sers à rien dans les soirées. Bref, je suis vraiment bête de ne pas boire. Et puis tes médicaments ça va hein, c'est pas un verre qui va...

Hier, pour la première fois depuis longtemps, j'ai bu. Je suis pourtant toujours sous traitement. Mais à force de toujours refuser et de me faire remarquer à cause de ça, j'ai voulu qu'on me foute un peu la paix. Le résultat, c'est que je n'ai même pas été plus drôle que d'habitude, j'ai été prise de bouffées de chaleurs énormes et j'ai eu un mal de crâne insupportable jusqu'à ce que j'aille au lit. Wahou... C'est super l'alcool ! Comment ça valait trop le coup !

Sérieusement, je supporte de moins en moins qu'on me juge sur mon refus à ingérer ce poison. Ce n'est même pas bon, ça rend malade (sur le court et long terme) et ça ne sert à rien. Si les gens ne sont pas foutus de vous accepter quand vous n'êtes pas soûles, oubliez-les et cherchez vous de vrais amis qui vous aimeront pour ce que vous êtes. Je suis idiote d'avoir pensé qu'on m'apprécierait davantage si pour une fois je ne refusais pas. Au bout du 5ème shot, lorsque je disais que je n'en pouvais plus, complètement affalée sur le canapé, j'avais l'impression d'être revenue au point de départ. Je devais à nouveau refuser, comme la fille inintéressante que j'étais.

Je vous le dis ; nous sommes tous de belles personnes et si vous n'aimez pas l'alcool, ne vous forcez surtout pas. Pas besoin de se rendre malade pour se faire apprécier, les gens qui en valent la peine viendront creuser d'eux-mêmes, que vous soyez sobres ou pas. J'ai la chance d'avoir près de moi des personnes qui le font, mais ce n'est pas le cas de tout le monde.

Et si vous aimez ça, je vous dis tant mieux ! Avec modération, bien sûr ! Mais ne forcez pas les autres à faire comme vous, nous sommes tous différents, et bien heureusement d'ailleurs.