American Horror Story : Freakshow // Saison 4. Episode 1. Monsters Among Us.
« It’s the freakiest show… is there life on mars… »
Sur ces belles paroles de David Bowie, je pense que l’on peut déjà parler de cette saison 4 de American Horror Story comme d’une très bonne saison. L’an dernier aussi j’avais senti que la saison 3 pouvait être bonne et l’on avait vu ce que cela avait donné. Je sais. Mais je n’ai pas eu le même sentiment qu’après avoir vu ce premier épisode. Pourquoi ? Tout simplement car dans ce premier épisode il y a énormément de belles choses et je peux déjà vous dire à la fois que j’ai une coulrophobie toujours très prononcée et que mon personnage préféré est Elsa Mars. Pour ce qui est du premier point, si vous ne savez pas ce que la coulrophobie, c’es très simple, c’est la phobie des clowns. Oui, depuis que j’ai été traumatisé par Ça quand j’étais plus jeune, forcément je ne pouvais pas rester indemne. Et j’en ai donc gardé des séquelles, notamment celles de la phobie des clowns. C’est même d’ailleurs pour ça que j’avais peur parfois d’aller dans un McDonald’s. Vous allez trouver ça bête pour quelqu’un comme moi qui doit manger là bas au moins deux fois par semaine et pourtant c’est bel et bien le cas. La première scène du clown était donc parfaite pour me faire peur.
Surtout que ce clown est encore plus pervers et cinglé qu’il n’y paraît au premier abord. Sa façon de poignarder ce jeune homme était tout de même terrible et le moment où la pauvre jeune femme tente de s’échapper, et que la caméra ne nous montre que le clown qui court vers nous… j’ai eu besoin de me cacher les yeux. C’est ce que j’attends de la part de American Horror Story car dans American Horror Story il y a le mot horreur et l’an dernier, on ne l’avait pas vraiment vu. Je dirais même que la saison 3 était surtout une vaste blague organisée par Ryan Murphy et Brad Falchuk afin de changer un peu la direction de sa série et nous offrir quelque chose de finalement bien moins intéressant. C’est en tout cas comme ça que j’ai pu le ressentir. Quoi qu’il en soit, je ne sais pas trop dans quelle direction la saison veut aller mais je vais la suivre. Ensuite, si mon personnage préféré est bel et bien Elsa Mars, c’est en grande partie grâce à la prestation de Jessica Lange. Cette dernière incarnera dans la saison 4 son dernier rôle pour le compte de cette série. Elle avait annoncé l’an dernier voulait arrêter de jouer dans American Horror Story pour la simple et bonne raison qu’elle a peur de lasser et de faire toujours la même chose.
Ce qui est faux et on le sait bien. L’an dernier Jessica Lange était déjà l’un des rares attraits de la saison. Cette année, elle est un attrait parmi tant d’autres mais ce que j’ai surtout envie de retenir c’est le fait qu’elle apporte énormément de bons sentiments. Si la scène finale, nous montrant Elsa ôter ses jambes mécaniques est très touchante, c’est la façon dont l’épisode nous emmène vers elle qui m’a beaucoup touché. On a donc notamment ce splendide numéro musical sur « Life on Mars » de David Bowie qu’elle va reprendre à merveille. On avait déjà pu avoir un aperçu des talents de chanteuse de Jessica Lange dans Asylum mais je constate ici qu’elle est encore plus ravissante. Cette prestation c’est le genre de choses que l’on ne pourra pas enlever à Ryan Murphy. Il sait s’y prendre, tout simplement. Mais ce qui fait aussi le succès de ce premier épisode, c’est que l’on sait que le fusil a changé d’épaule. On n’est donc pas plongé dans l’univers de American Horror Story avec énormément de moments où l’action se déroule à la vitesse d’un avion de chasse. Non, ils prennent leur temps afin de nous dire ce qui se passe un peu de partout dans la série et ce qu’il va falloir attendre de chacun des éléments de la série. C’est beau et surtout très léger par rapport à ce que la série a l’habitude de nous offrir.
C’est peut-être ce qui permet aussi de rendre le spectacle bien plus efficace, la prise de temps étant à mon sens très importante. Le premier épisode de la saison précédente était trop rapide, trop bâclé, ici on sent qu’il y a un vrai sens de l’histoire et que cette histoire que l’on nous raconte va réellement nous emmener quelque part. Le fait est que c’est l’avantage d’une série qui peut se réinventer chaque année. L’épisode parvient à nous laisser en demander plus, avant même que le rideau ne se lève sur ce fameux Freakshow et que l’on en apprenne donc plus sur chacun, sur les mystères des uns et sur la folie des autres. On a donc Evan Peters sous les traits d’un Jimmy Darling particulièrement cinglé qui se met déjà dans la panade dès le premier épisode. On a Bette et Dot Tattler, les siamoises incarnées par Sarah Paulson. Cette dernière fait d’ailleurs du bon boulot, délivrant des expressions différents sur chacun des deux visages qu’elle incarne. Cela ne doit pas être très facile de le faire mais le défi est relevé à merveilleux. Je n’oublie pas non plus Ethel Darling, la mère de Jimmy. Kathy Bates barbue c’est tout de même bien plus intéressant que Kathy Bates en femme de ménage ou bien même avec la tête coupée posée sur un meuble. C’est loin d’être ce que j’ai envie de voir.
Dans le reste des personnages, j’ai aussi été surpris par Dell (incarné par Michael Chiklis). Pour le moment on n’a pas vraiment eu l’occasion de beaucoup le voir mais j’aime beaucoup l’acteur et ici il aura l’occasion de faire quelque chose de totalement différent de ce qu’il a l’habitude de faire ailleurs. C’est un peu ce que j’ai envie de dire pour Angela Bassett qui, sous les traits de Desiree Dupree, va avoir bien plus de choses à nous dire que l’an dernier sous ses traits de sorcières (bien qu’elle fût l’an dernier l’un des rares attraits de la saison). Ainsi, la saison 4 de American Horror Story nous réserve de belles choses. On peut aussi saluer Ryan Murphy derrière sa caméra qui ne cherche pas à en faire des tonnes et qui prend justement le temps de devenir aux fondamentaux. Pas besoin de changer l’angle du cadre pour voir que l’historie que l’on a sous les yeux est belle et suffisamment belle et passionnante pour nous donner envie de rester.
Note : 9/10. En bref, un retour très différent de ce que American Horror Story avait l’habitude de nous offrir. La série prend son temps, délivre de belles choses et intrigue. Réussi.