Non contente d'être l'une des comédiennes les plus douées de sa génération, Scarlett Johansson vient de nous livrer une nouvelle facette de son talent. Façonné par David Sitek (ndlr. éminent producteur des excellents Tv On The Radio), "Anywhere I Lay My Head" est une ode à la flore, aux voyages de l'irréel, à la grâce contenue et aux plaisirs d'une balade nocturne. Nocturne ou entre chien et loup, lorsque le soleil entame sa dernière conversation avec le ciel... Feu la poésie et retour au pragmatisme rédactionnel...
Véritable hommage à Tom Waits, l'égérie de Woody Allen réinterprète, relit, réinvente l'univers du compositeur, avec une légèreté et un décalage qui ne sont pas sans rappeler une Nico (ndlr. chanteuse du classique "Andy Warhol" du Velvet Underground) ou une Marianne Faithfull sixties. Très porté par les ambiances sonores (nappes d'orgues, de synthés), le disque ouvre une porte vers l'éther, loin de l'emphase, du pompier et surtout à contre courant des tendances actuelles (pas de citations)... Alors oui, certains papiers pourront balancer sur la voix, crier au coup médiatique ou à la facilité des relations showbiz... Ce seront les mêmes qui, trois ans plus tard, reverront leur jugement et apprécieront le disque d'une artiste différente, juste une fan de musique.
A écouter en priorité : "Anywhere I Lay My Head", "Fannin' Street" (avec des choeurs signés David "là quand il faut" Bowie) et "Falling Down" (avec des choeurs signés David "j'ai du flair" Bowie) dont voici la vidéo.