Un épisode de transition, avec le classique rite de passage de l'adolescence à l'âge adulte pour les trois personnages centraux de cette histoire : Cesare, superbe et à l'intelligence pénétrante, noble jusqu'au bout des boucles brunes mais saisi par le doute, Angelo, le blond roturier protégé de la famille Médicis et Giovanni, plus jeune fils de Laurent le Magnifique, dont la dernière joie de son père est de le voir accéder à la dignité de cardinal à l'âge de 17 ans.
Un monde en transition aussi : l'axe précaire des alliances entre Milan et les Sforza, Florence et la Naples du roi Ferrante vacille. Laurent se meurt,le pape Innocent VIII aussi, les manoeuvres bruissent autour du prochain conclave … qui sera le nouveau maître de la chrétienté ?
C'est Angelo, juste « contraire » de Cesare Borgia, qui attire à présent les regards et traîne les cœurs derrière lui. Devenu adulte, grand et beau à couper le souffle, il s'apprête à rejoindre Rome pour devenir le bras droit de Giovanni de Médicis dont la bonhommie candide cache une grandeur d'âme peu commune chez un garçon de son âge. En fait, les trois protagonistes porteront haut les trois couleurs : noir (Cesare), blanc (Angelo) et rouge (Giovanni) … dans le prochain tome.
Quant à la beauté graphique pleine de poésie de l'oeuvre, elle ne se dément pas : c'est toujours aussi époustouflant.
Cesare tome 10, roman graphique historique par Fuyumi Soryo, traduit par Sébastien Ludmann, éditions KIOON,224 p., 7,90€