Un type un peu différent, en marge.
Des autres, des cours, de la normalité ambiante qui veut s’imposer quitte à être peu naturelle. En 1972 comme de nos jours, se retrouver de côté et se rendre associable, ce n’est pas une partie de plaisir.
Le jeune homme va en faire les frais jusqu’à ce que ce soit les autres qui subissent sa colère, sa rancœur et sa rage.
Affublé d’un physique peu avenant, Jeffrey va, de surcroît être victime d’une attirance pour les animaux…morts. Dans ce roman graphique dense mais bien fichu parce qu’on l’imagine documenté et véridique, on prend connaissance de l’histoire de cet homme qui deviendra un des plus grands sérial killer, à travers les yeux d’un homme qui a fait toute sa scolarité avec lui, adolescent puis presque adulte. C’est surement cela qui fait toute "l’originalité" de ce roman graphique aux notes très très particulières.
Un regard qui raconte les méandres d’une existence ballottée entre des parents à l’apparence peu extra-ordinaire mais pourtant névrosée et la haine des camarades de classe.
Suffisant pour devenir un assassin lancé à plein régime ?
Pas sûr. C’est ce que pose comme question cette BD qui se lit avec curiosité. On est, tour à tour, mal à l’aise, voyeuriste et gêné pour au final découvrir des personnages plus vrais que nature qui nous sont détaillés dans le document de toute fin qui nous explicite plus avant le projet.
Une ambiance américaine désuète et puritaine très bien rendue qui donne cette impression déjà rencontrée dans Virgin Suicides (par Coppola fille) par exemple, vous y êtes ?
Et vous, qu’en penserez-vous ?
Mon ami Dahmer, Derf Blackderf, Editions Cà et là, 2013