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Nicolas Sarkozy prépare-t-il un 18 brumaire interne à l'UMP ? La question se pose. Même s’il accepte, du bout des lèvres, une primaire à droite pour départager les candidats de ce camp à la prochaine élection présidentielle, gageons qu’il fera tout pour l’éviter. Ne cherchons pas ailleurs la candidature précoce (trop ?) d’Alain Juppé et celle non moins répétée de François Fillon. On sait ce que pense Nicolas Sarkozy de la primaire à droite : « Regardez les socialistes, déclare-t-il avec un sourire en coin, ils ont leur choisi leur candidat après une primaire. On voit le résultat. » En fait de résultat, il lui faudra attendre encore 30 mois avant de le connaître avec plus de précision que le doigt mouillé et que ses certitudes dont on sait ce qu’elles valent. Cerné par les affaires, les membres de sa secte dénoncent même un « acharnement » des juges, Nicolas Sarkozy alias Paul Bismuth étant mêlé de près ou de moins près à un tas d’affaires aussi différentes que l’affaire Karachi, l’arbitrage Tapie, le scandale Bygmalion, les sondages de l’Elysée, et maintenant les éventuelles retro commissions versées dans le cadre d’une vente d’hélicoptères à un pays fort peu démocratique du nom de Kazakhstan dans lequel le président n’organise pas d’élections. Ainsi est-il plus facile de conserver le pouvoir. Ces affaires judiciaires vont forcément durer dans le temps. Dans le temps long. Il est bien évident que l’élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République lui permettrait d’échapper aux jugements des cours dans la mesure où il recouvrerait une immunité pour cinq années. Cette immunité, il fera tout ce qui en son pouvoir pour l’obtenir. Cela passe par une désignation à la candidature d'une élection qui, s’il affrontait Marine Le Pen au second tour, serait pour lui une promenade de santé. Il manquerait de nombreuses voix à gauche mais Sarkozy l’emporterait. Comment être sûr d’être le candidat de la droite ? Il n’y a pas cinquante manières. Il suffit de s’emparer de l’UMP — ce qui sera fait fin novembre — de modifier les statuts du nouveau parti qu’il projette avec l’accord des militants favorables à 80 % à Sarkozy et de renvoyer à Bordeaux et à Laval (ou Paris) les deux anciens premiers ministres dont l’un fut son « collaborateur » et l’autre son ministre des affaires étrangères. Il s’agirait alors d’un 18 brumaire nouveau genre et d’une prise de pouvoir à la hussarde, manière qu’affectionne particulièrement les grognards genre Hortefeux ou Césari. (1) Le coup d'État du 18 brumaire An VIII (9 novembre 1799) de Napoléon Bonaparte marque la fin du Directoire et de la Révolution française et le début du Consulat.