Critique Ciné : Dracula Untold, l'histoire derrière le vampire

Publié le 08 octobre 2014 par Delromainzika @cabreakingnews

Dracula Untold // De Gary Shore. Avec Luke Evans, Dominic Cooper et Sarah Gadon.


Depuis quelques temps maintenant, l’héroïc fantasy est devenu tendance au cinéma. On retrouve donc tout un tas d’histoire adaptées à la sauce et cette fois-ci c’est Dracula. Sauf que contrairement à beaucoup de films du genre, celui-ci est très réussi. Pour son premier long métrage, Gary Shore nous plonge dans l’univers d’un Dracula légèrement différent de ceux que l’on a l’habitude de voir. Rien de glamour, seulement de la guerre pure et dure entre la Transylvanie et la Turquie. Visuellement, il n’y a rien à redire. Gary Shore parvient à nous plonger dans un univers à la fois sombre, glacial tout en gardant en tête le fait que Vlad Dracula ne fait pas ça pour la beauté du geste mais simplement pour sauver les siens. Plus l’histoire évolue et plus le film devient captivant et étonnant. Notamment au travers de ces grandes batailles spectaculaires où le réalisateur trouve même des angles intelligents (le reflet d’une lame d’épée par exemple) afin de nous donner l’impression que l’on n’est pas devant une énième adaptation de Dracula ronronnante qui ne va pas chercher à faire grand chose de nouveau. Ce n’est pas facile de réinventer une histoire déjà racontée plusieurs fois.

L’histoire débute en 1462. La Transylvanie vit une période de calme relatif sous le règne du prince Vlad III de Valachie et de son épouse bien-aimée Mirena. Ensemble, ils ont négocié la paix et la protection de leur peuple avec le puissant Empire ottoman dont la domination ne cesse de s’étendre en Europe de l’Est. Mais quand le sultan Mehmet II demande que 1000 jeunes hommes de Valachie, dont le propre fils de Vlad, Ingeras, soient arrachés à leur famille pour venir grossir les rangs de l’armée turque, le prince doit faire un choix : abandonner son fils au sultan, comme son père l’a fait avant lui, ou faire appel à une créature obscure pour combattre les Turcs et par là même assujettir son âme à la servitude éternelle.

Ce qui est dommage parfois dans Dracula Untold c’est le fait que l’action et tout l’aspect visuel prend un peu le pas sur le reste et donc sur le script du film. Le film n’est pas sans intérêt de ce point de vue là puisque globalement tout se tient mais disons que l’on aurait peut-être pu apprécier qu’il y ait un peu plus de choses racontées sur les origines du monstre qui a transformé Dracula (dont finalement on ne sait que très peu de chance). C’est là que la fin de Dracula Untold appelle forcément à une suite qui pourrait être une bonne idée étant donné que l’on serait ainsi plongé dans un univers totalement différent et dans quelque chose d’assez efficace en somme. Je ne m’attendais pas nécessairement à ce que ce film soit aussi agréable du début à la fin, notamment car je suis toujours un peu réticent face à ce genre de films. Ils ont tendances à devenir rapidement mou du genou quand il n’y a rien de bien original. Sauf que Gary Shore parvient justement à nous offrir le contraire. Un film qui, sans être parfait, fonctionne comme sur des roulettes. Mais l’on peut surtout mettre ça sur le dos de Luke Evans qui est tout simplement fabuleux sous les traits de Vlad.

Je pense que c’était l’acteur pour le rôle, tout simplement et qu’il nous offre ici une prestation à la fois touchante mais aussi particulièrement froide et glaciale. On sent que le film est clairement de nous plonger dans un univers où tout est permis, où le prix de la victoire est forcément terrible. Car l’issue de ce film ne peut finalement pas être très joyeuse pour tout le monde. C’est plus ou moins ce qui nous est raconté et pour une fois je suis content de voir qu’un film ne choisit pas trop la solution de facilité (où tout le monde peut gagner). Dans le reste du casting on retrouve également le très bon Charles Dance dans le rôle du Maître vampire (cela avait largement de quoi me rappeler The Strain, la série de Guillermo del Toro) et Dominic Cooper sous les traits d’un sultan qui se veut impitoyable et capable de tout (et surtout de faire du mal à tout le monde). Finalement, Dracula Untold est donc un film de genre réussi. Il nous offre quelque chose d’efficace, de fun et de très réussi de ce point de vue là. Je dois avouer que je ne m’y attendais pas du tout et que les bonnes surprises étant rares dans ce genre là, elles se doivent d’être notées.

Note : 7/10. En bref, belle et bonne surprise.