Chronique « Le Cycle de Cyann T6″ : Boulons la boucle !
Conception : François Bourgeon & Claude Lacroix, Réalisation : François Bourgeon
Public conseillé : Adulte, grand adolescent,
Style : Science-Fiction
Paru chez Delcourt, le 29 Septembre 2014
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L’histoire
Dans les épisodes précédents, Cyann a a perdu son père, Ilui son grand amour, Crysane et sa sœur Azurée.
Cachée par Eni Bolgome, sur Marcade (un monde pourri par l’argent), elle n’aspire qu’à se venger d’Akhmar, l’assassin d’Azurée. Mais c’est Eni qui lui offre la vengeance, pour lui permettre de disparaître aux yeux du Grand Orbe. A bord du vaisseau l’Entretemps, elle se rend sur Aldabaran, un monde brut, originel pour se reconstruire…
Ce que j’en pense
Avec 20 ans de travail, quatre éditeurs successifs (Casterman, Vents d’Ouest, 12 Bis et Delcourt) et de nombreux déboires, “Le Cycle de Cyann” aurait pu ne jamais voir de fin. Mais c’était sans compter la ténacité farouche de ses deux auteurs, François Bourgeon et Claude Lacroix.
Enfin, ce sixième tome clôt (définitivement ?) l’étonnant voyage interstellaire, qui a fait naître une saga digne des plus grands créateurs.
Autour de l’aventure dramatique de la belle Cyann, les deux auteurs ont imaginé un monde complet et cohérent jusqu’au moindre détail. Architecture, système sociétal, faune et flore, technologie, langue, leurs univers est total, multiple et dune richesse incroyable. C’est bien-là, d’ailleurs le soucis. Cette richesse, pas toujours facile à appréhender, se mérite, et peux rebuter des lecteurs moins sensibles à cette dimension fantastique.
Mais qu’on apprécie ou non d’être “perdu” dans ce monde (je vous conseille fortement de relire l’ensemble pour surnager), on ne peut que constater son infinie variété.
Au cours des épisodes, Cyann a profondément changé. Suite aux morts, drames, aventures malheureuses qu’elle a connu, la sale gosse de riche (Elle vient d’une grande famille) est devenue une jeune femme mélancolique et désabusée. Mais le danger est toujours présent. Recherchée par le Grand Orbe, l’entité qui contrôle les voyages dans le temps, elle se sauve sur Aldabaran, une planète originelle où les autochtones vivent en harmonie avec la nature.
Avec ce dernier opus, La notion de “Cycle” prend enfin un sens. Dans un final assez inattendu, Bourgeon et Lacroix clôturent leur récit en beauté. Tordant les principes du temps, ils trouvent une solution aussi originale que leur univers. Chouette !
Le dessin
Sur ce nouveau tome, pas de surprise ! Le dessin de François Bourgeon est toujours de haute volée, mais qui s’en étonnerait ?
Moins denses, plus aérées, ses cases sont moins touffues (il y même quelques arrière-plan vides). François Bourgeon prend (doucement) la pente de la simplification.
Les couleurs franches et sobres restent de bon ton et le grand format de l’album permet d’en apprécier toutes les subtilités.
Comme toujours, la maîtrise totale de François Bourgeon sur la représentation des corps, fait mouche quand il s’agit de dessiner Cyann. Torride….
Pour résumer
François Bourgeon et Claude Lacroix bouclent enfin l’une des grandes séries de science-fiction en bande dessinée. Odyssée grandiose et dramatique, tout est dit ou presque dans un final étonnant.