Chocolat au lait, praliné, fourré, aux noisettes, noir, ou encore le Nutella… Nombre d’entre vous frétillent rien qu’à la vue d’une tablette de ce précieux or noir. En effet, 90% des Français ont déclaré en 2013 aimer le chocolat et l’associer à une notion de plaisir. Mais une chose est sûre, son excès de consommation ne fait pas du bien à nos chères poignées d’amour ! Seulement, si je vous disais que consommer du chocolat bénéficie à l’économie de notre pays ?
La consommation de chocolat, facteur d’intelligence….
Le 10 octobre 2012, Franz Messerli a publié une étude des plus intrigantes dans le New England Journal of Medicine. Il existerait ainsi une corrélation entre la consommation de chocolat par un pays et le nombre de prix Nobel obtenus par celui-ci. Le chocolat rendrait-il plus intelligent ? C’est ce qu’a essayé de démontrer avec acharnement M. Messerli dans cette étude, à renfort de molécules présentes dans le cacao, les flavanols, qui améliorent les fonctions cognitives. Dans ces conditions, plus besoin de se restreindre sur ce péché mignon, cela en devient un service rendu à l’économie, plus besoin de se priver ! Plus nous consommerons de chocolat, plus nous serons intelligents et plus élevé sera le nombre de prix Nobel que nous décrocherons.
Si cette étude a fait le bonheur des consommateurs et jaser la presse, quelques interrogations demeurent. Il ne faut pas oublier que deux choses peuvent être corrélées sans qu’il n’y ait de relation de cause à effet. Et si un tout autre facteur entrait en jeu ? N’oublions pas que la consommation de chocolat est la plus importante dans les pays occidentaux avec 7kg par an par habitant, contre 2kg dans les pays émergents. Ceci étant expliqué par leur richesse et le stade développé de leur industrie chocolatière. Or c’est dans ces même pays occidentaux que la recherche scientifique est la plus avancée. On peut donc douter d’un quelconque rapport entre la consommation de chocolat et le nombre de prix Nobel obtenus, ces deux facteurs ayant tous deux un lien avec la richesse du pays en question.
… ou de criminalité ?
Cette étude a suscité de nombreuses réactions, dont celle de deux chercheurs britanniques, James Winters et Sean Roberts. Pour pointer du doigt le manque de pertinence de l’étude de M. Messerli, ils ont réalisé une étude avec la même méthode que lui, et ont déniché une corrélation tout aussi incroyable : la consommation de chocolat d’un pays et le nombre de tueurs en séries présents dans celui-ci. Dexter aurait-il un faible pour le chocolat ? Une chose est sûre, il faut se méfier des conclusions hâtives concernant les liens de corrélation.
Qui sait, M. Messerli était peut-être lui-même un fanatique de chocolat et cherchait tout simplement un prétexte pour en déguster encore plus sans culpabiliser !