Ségolène Royal, ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie I ©Alain Jocard / AFP
La ministre de l’Ecologie, Ségolène Royal, a appelé les transporteurs routiers qui réclament l’abandon du projet de péage de transit poids lourds à se calmer."Il faut un petit peu se calmer, quand même", a déclaré la ministre en réaction à l’ultimatum de l’Organisation des transporteurs routiers européens (OTRE), qui a promis une "mobilisation reconductible" à partir du vendredi 17 octobre prochain si le gouvernement n’annonçait pas l’"abandon définitif" du dispositif d’ici le 15 octobre. Plusieurs organisations professionnelles de transporteurs (FNTR, Unostra, TLF et CSD) ont par ailleurs annoncé mardi une mobilisation, à partir du 13 octobre, date à laquelle des manifestations sur la voie publique auront lieu en Auvergne, Bourgogne, Limousin et Poitou-Charentes, pour s’étendre ensuite aux autres régions. Le mouvement pourrait durer plusieurs jours. Interrogée par France Info, la ministre de l’Ecologie a rappelé que "les circuits qui relèvent maintenant de ce péage de transit ont été considérablement réduits", le réseau routier concerné étant passé de 15.000 kilomètres à 4.000 kilomètres depuis la première version du projet. "Il est justifié que des camions de transit paient l’usage des routes qui sont abîmées par (eux) et qu’il faut réparer. Ca n’a pas à peser sur le contribuable national", a-t-elle ajouté.
Ségolène Royal a néanmoins estimé que le choix d’un dispositif de péage automatique, décidé par le gouvernement Fillon, "est totalement absurde". "On a essayé d’amortir, d’arranger à la marge un dispositif absurde qui n’existe nulle part ailleurs en Europe", fustigeant les "portiques agressifs" mis en place en France. La ministre a vanté la simplicité "des systèmes de vignettes (...) qui permettent d’appliquer le principe pollueur-payeur et qui sont tout à fait acceptés par les transporteurs routiers", notamment en Allemagne. Pour tenter d’apaiser les tensions, le gouvernement a déjà reporté la mise en service du péage de transit poids-lourds, initialement prévue au 1er janvier et désormais attendue "dans les tout premiers mois de 2015", avait indiqué fin septembre le secrétaire d’Etat aux Transports, Alain Vidalies. "Les portiques qui ont été maintenus sont expérimentés et on fera le point en décembre pour savoir ce qui se passe à partir du 1er janvier", a confirmé la ministre de l’écologie. La grogne des transporteurs routiers aura-t’elle raison des pénalités mises en place par le gouvernement Valls ? Si Madame Royal appelle au calme, les autres appellent à ne pas être pris pour des imbéciles.FG