Parmi mes rencontres professionnelles, j’ai croisé un certain nombre de monstres sacrés. Et beaucoup avaient d’ailleurs une « sacrée » réputation ! C’est le cas d’Alice Sapritch.
Je lui avais téléphoné pour qu’elle vienne à Bruxelles, encore à la place Flagey, pour passer les quatre heures du dimanche soir dans mon émission intitulée « Quatre à quatre ». Elle m’avait répondu que le mieux est que j’aille lui expliquer tout ça chez elle, lors d’un de mes séjours à Paris.
J’y suis donc allé. Je sonne et c’est elle qui vient m’ouvrir. Elle, pas vraiment belle, mais qui dégageait une telle aura de star que cela n’avait aucune importance. Sa voix ! Tout ce qu’elle a été au théâtre, au cinéma, de la gloire à l’autodérision, tout cela l’enrobait et la rendait quasi mythique.
Le hall d’entrée donne sur deux portes latérales et au fond, sur un très grand living couronné d’une verrière. Nous nous arrêtons à l’entrée de la pièce. Dans les fauteuils et les divans, des éphèbes bavardaient, on servait du thé, des petits fours et ça papotait beaucoup !
Alors Alice Sapritch se tourne vers moi et dit : « Il y a beaucoup de monde ici, le mieux serait qu’on bavarde dans ma chambre. » Elle retourne dans le couloir et ouvre la porte de sa chambre. Je regarde à l’intérieur et je m’aperçois qu’un très grand lit prend toute la place.
Je me suis entendu lui dire : « Alors c’est vrai ce qu’on raconte sur vous, vous êtes une mangeuse d’hommes et tout le monde passe par votre chambre ! » Elle me regarde un moment sans réagir. Puis, elle éclate de rire et dit : « Allons dans le salon ! » Elle fit déguerpir tous ses invités et nous avons bavardé comme de vieux amis !
Elle est venue ensuite honorer ma demande (de rencontre à la radio) et nous avons passé quatre heures magiques à l’écouter raconter sur antenne ses souvenirs !
Qui a dit « Ouf ! Vous l’avez échappé belle ! » ?