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Le livre-alibi d’une femme-alibi!

Par Citoyenhmida

Jeannette BOUGRAB, la sémillante et très éphémère patronne de la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité (HALDE)  avant de devenir la toute aussi fugace Secrétaire d’état à la Jeunesse et à la Vie associative, a été pendant quelque temps le centre d’intérêt des médias et du microcosme politique français. Elle a même gouté à l’amertume d’une défaite électorale annoncée, dans une circonscription imprenable.

Cette fille de harki, très bien de sa personne, spécialiste du droit constitutionnel français,  qu’elle a enseigné l’université  Paris I Panthéon-Sorbonne et  l’Institut d’Études Politiques, était l’un des atouts de Nicolas Sarkozy dans sa politique d’ouverture à la diversité.

Après sa traversée en météorite du ciel  politique parisien, elle est vite rentrée dans les rangs au point de se retrouver chroniqueuse au Grand Journal d’Antoine de Caunes sur Canal+ et d’effectuer un passage dans un cabinet d’avocats internationaux  avant d’intégrer finalement le Conseil d’état.

Tout cela pourrait être fort sympathique et même intéressant : quel exemple de réussite d’une jeune issue de la diversité et qui se proclame “athée, laïque et profondément républicaine”!

Tout à son honneur!

Après ses échecs politiques, Jeannette BOUGRAB a voulu nous raconter son expérience, et surtout peut-être sa désillusion,  en écrivant MA RÉPUBLIQUE SE MEURT“   publié en janvier 2013 chez les éditions Grasset.

bougrab

Malgré un accueil plus ue chaleureux de la part des médias français – toujours prompts à applaudir une beurette, fût-elle docteur en droit, qui parle de sa jeunesse difficile, de son intégration difficile, de son ascension sociale difficile, bref des difficultés finalement surmontées !

Jeanette BOUGRAB, dans le microcosme politique français créé par Sarkozy, est une femme-alibi, comme le fut avec un certain brio Rachida Dati,  une pâleur certaine Nora Berra, et une sympathique candeur la fougueuse Fadela Amara !

Contrairement à ses consœurs, et peut-être pour s’en démarquer, elle a donc écrit ce livre-alibi pour cracher tout ce qu’elle avait enfoui en elle, pour régler ses comptes avec eux qui se sont opposés à elle dans son chemin de Damas politique,  quelques grands noms de la Sarkozie  -  ceux qu’elle regroupe sous le vocable “La Firme” -  et avec particulièrement Rachida Dati!

S’en prendre à Dati une fois qu’elle a été évincée des hautes sphères revient à tirer sur une ambulance!

Le livre est rempli de références à un passé certainement difficile, mais Jeannette BOUGRAB se met en scène dans cette forêt de difficultés pour se montrer comme la petite fille de fer qui tient tête à Madame Ladame, institutrice raciste et forcément inculte, la jeune fille “qui ne connaissait pas la légèreté que toute étudiante de vingt ans devait avoir”, la jeune femme qui s’est battue pour s’imposer dans un environnement hostile!

Oui; pourquoi pas? Après tout, la tâche n’a surement pas été de tout repos pour Jeannette Bougrab!

Mais alors, dans un livre supposé être très personnel, pourquoi s’en prend-elle au Maroc qui lui est complètement étranger?

Défendre la situation des jeunes beurettes en France est plus que louable, mais pourquoi s’en servir comme alibi pour copier-coller des thèses véhiculées au Maroc par une partie de l’élite prétendument moderniste!

A ce sujet, la fervente défenderesse de la cause de la femme marocaine aurait pu avoir l’élégance de ne pas massacrer le nom de la malheureuse victime de “l’affaire Amina” : à la première ligne de la page 55,  feue Amina s’est trouvée affublée du nom pour le moins cocasse de  “AL FILA”, éléphante pour les non arabisants;;;;Erreur de typographie?  Peut-être, mais Al Fila ou Filali, qu’importe, l’important est de casser du marocain, ce macho indécrottable!

Merci, Jeannette, mais les femmes marocaines n’ont pas besoin de soutien comme le tien : elles s’en tirent tant bien que mal, sans toi!

Jeannette Bougrab, dans les nombreuses pages consacrées au Maroc, semble n’avoir eu comme seul objectif  que

de remplir un contrat : elle avait promis de mordre les mollets des marocains, elle l’a fait! Elle aurait pu s’en passer : son livre n’aurait été ni meilleur, ni pire!

Livre-alibi, “Ma république se meurt” l’a été à d’autres occasions !

Alibi pour monter aux nues les révolutions tunisienne et égyptienne, sans aucune analyse à long terme : on bien  ce qu’il est advenu de ces pays!

Par contre, un étrange silence couvre l’intervention désastreuse de la France de Nicolas Sarkozy en Libye !  Si elle l’approuvait, elle devait le dire, sinon elle devait le dire aussi!

On aurait bien voulu en savoir plus sur sa vision de la politique  de la jeunesse dont elle avait la charge, avec la vie associative : elle s’est servi de son livre pour s’épancher sur le cas de la crèche Babyloup qui avait le buzz à un moment donné!

Alibi pour descendre en flammes son prédécesseur à la tête de la HALDE, pour qui elle reconnait “‘n’avoir aucune estime” et l’une de ses collaboratrice “la directrice des affaires juridiques qui s’est appropriée un pouvoir qu’elle ne semblait pas dominer’. Jeannette Bougrab serait-elle Superweman?

Alibi donc pour faire valoir son insoumission qu’elle brandit comme un étendard!

Bref, l’opus de Jeannette BOUGRAB est le livre-type de la personnalité politique, servant d’alibi à un dessein la dépassant,  qui n’a rien réalisé de concret dans son action politique et qui essaie de gagner la postérité par le biais d’un livre!

Heureusement, la postérité se mérite : ce n’est pas une belle page de couverture, un titre aguichant et une photographie plutôt réussie  (j’aurais préféré que la Jeanette nous regarde droit dans les yeux), qui en ouvrent  les lourdes portes!

Si vous tombez sur ce livre, passez votre chemin et cherchez autre chose de plus consistant!


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