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[Critique] 13 SINS

Par Onrembobine @OnRembobinefr
[Critique] 13 SINS

Titre original : 13 Sins

Note:

star [Critique] 13 SINS
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Origine : États-Unis
Réalisateur : Daniel Stamm
Distribution : Mark Webber, Ron Perlman, Devon Graye, Rutina Wesley, Tom Bower, Pruitt Taylor Vince…
Genre : Thriller/Horreur/Remake
Date de sortie : 1er Octobre 2014

Le Pitch :
Elliot est au fond du trou. Son patron vient de le virer et les dettes s’accumulent. Pour couronner le tout, sa femme, enceinte, qui ne se doute de rien, prépare la cérémonie de leur mariage. Une situation qui semble néanmoins se débloquer lorsqu’Elliot répond à un mystérieux appel : sa mission, si il l’accepte, est de relever une série de 13 défis, afin de remporter à chaque pallier une somme de plus en plus importante. De prime abord anodin, le jeu se révèle rapidement sadique et violent, enfermant peu à peu le futur marié dans une spirale infernale…

La Critique :
Remake du film thaïlandais 13 jeux de mort, le nouveau long-métrage de l’allemand Daniel Stamm (déjà responsable du Dernier Exorcisme) se place dans la directe lignée de ces œuvres horrifiques prenant pied dans une réalité socio-économique marquée par la crise. Le héros est ainsi plus ou moins le même que dans 13 Tzameti ou dans tous ces autres trips plus ou moins tendus mettant en scène des types au bord du gouffre attirés par une possibilité, aussi extrême soit-elle, de sortir la tête hors de l’eau. Dans le genre donc, 13 Sins n’est ni meilleur, ni pire qu’un autre. Il est là, n’impose rien de vraiment original, mais il fait le job sans prétendre à autre chose que de rassasier le temps d’une soirée les amateurs du genre.
Souvent comparé à The Game, de David Fincher, 13 Sins est évidemment loin derrière. Certes les deux longs-métrages partagent un peu le même postulat de départ (et encore c’est vague), et le concept de jeu pervers et malsain, mais c’est bien tout. Pour la suite, 13 Sins se contente de surfer sur un genre éculé, avec les armes mises à sa disposition, soit un budget relativement confortable, un casting de gueules habituées aux séries B, ou aux séries télé, et une histoire bien ficelée, mais néanmoins téléphonée, pour ne pas dire parfois carrément ridicule.

Un type a besoin d’argent et accepte d’écraser, puis de gober une mouche. La partie peut commencer et 13 Sins d’orchestrer une montée en puissance bien huilée par des clichés tenaces, dont certains prouvent encore leur efficacité quand ils sont bien exploités. Entre thriller façon jeu de piste et film d’horreur à légère tendance torture porn, 13 Sins prouve malgré ses grosses ficelles une volonté affirmée de laisser un tant soit peu le sensationnalisme inhérent au genre de côté, pour appuyer un peu plus sur la satire. Certains défis proposés par la « voix » au malheureux candidat, sont alors zappés, au profit de dilemme moraux censés souligner le pouvoir de l’argent sur un homme qui a tout à gagner et simultanément tant à perdre. Dans le rôle du pauvre gus, Mark Webber sait traduire cette fragilité avec une belle franchise, même si le scénario, pas toujours aussi malin qu’il a l’air de le penser, le force à adopter un jeu plus agressif, plus dommageable à la portée d’un discours sage mais néanmoins animé d’intentions pertinentes. Jusqu’où iriez-vous pour un gros paquet de fric ? La question que pose 13 Sins nous a déjà été posée par de nombreuses œuvres parfois plus réussies, mais aussi souvent beaucoup moins efficaces dans le fond et dans la forme. Jamais trop complaisant, le film de Daniel Stamm confirme la relative maîtrise de ce dernier, dont Le Dernier Exorcisme avait quoi qu’on ait pu en dire, tenté lui aussi de déjouer les pièges les plus faciles du found footage et du film de possession, en intégrant divers petits éléments plutôt surprenants.
Cela dit, pas trop de surprises dans ce 13 Sins. Reposant sur un script bancal, car parcouru de personnages transparents (Rutina Wesley, alias Tara dans True Blood, donne dans la figuration de luxe et Ron Perlman ne fait finalement que se montrer sans trop forcer non plus), et d’incohérences malheureuses, le film s’avère fragile dans son déroulement, mais au fond, plutôt divertissant, si tant est que l’on soit un peu attiré par ce style de thriller mi-figue mi-raisin.

13 Sins est bien obligé de courber l’échine face aux longs-métrages qu’il évoque, volontairement ou pas. Même si sa réalisation s’avère propre (façon de parler) et que plusieurs effets gores suffisent à lui donner un patine horrifique certaine, le film ne parvient que rarement à faire suffisamment d’étincelles pour dépasser sa condition justifiée de Direct-to-video de luxe. Le cahier des charges est respecté, c’est court, parfois drôle (même si ce n’est pas toujours voulu), rythmé et l’enchaînement des 13 défis, permet de conserver un côté « ludique » qui maintient l’attention tout du long. Même quand on a pigé comment les choses vont finir (c’est à dire rapidement) et même quand on a compris que le réalisateur se fout clairement, sous couvert d’ambitions démesurées, d’aller jusqu’au bout de ses intentions initiales.

@ Gilles Rolland

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Crédits photos : Wild Side

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