Paris est une ville formidable pour les cinéphiles. Le nombre important de petites salles dédiées à la cinéphilie qui résistent vaille que vaille, permet d'y voir ou revoir régulièrement des chefs-d'oeuvres ou des cinéastes oubliés. Ce fut le cas cet été (oui, j'ai mis du temps pour écrire ce billet), avec la ressortie du bijou de Bill Douglas : "Comrades".
Bill Douglas est un immense réalisateur anglais un passé dans les oubliettes de l'histoire. Pourtant, il est un peu l'inventeur du cinéma social anglais qui nous plaît tant en France, et que nous aimerions tant avoir. Bill Douglas est un de ceux qui ont inspiré Ken Loach ou Stephen Frears.
"Comrades" est une fresque incroyable de trois heures qui raconte une histoire vraie, celle de métayers pauvres du coeur de l'Angleterre au milieu du XIXème siècle, qui vont s'unir et se rebeller contre leur propriétaire qui les exploite et les affame. Les appuis politiques et judiciaires de ce dernier vont lui permettre de faire condamner sept paysans à l'exil en Australie, où ils vont vivre un cauchemar. Leur lutte restera dans l'histoire comme celle qui aura donné naissance au premier syndicat anglais.
Certes, le style particulier de Bill Douglas peut un peu rebuter au début, mais on est vite embarqué par l'histoire. Douglas ne raconte pas seulement un pan de l'histoire sociale anglaise, il fait un film universel et intemporel sur la lutte des classes. Surtout, il montre que quelles que soient les obstacles ou les difficultés, seule la lutte peut payer. Et Dieu sait qu'au XIXème siècle le monde était dur pour les plus pauvres.
Il faut voir "Comrades", en espérant qu'il soit rapidement éditer en DVD.
COMRADES - Bande-annonce VO