poussés par des ruines (des cousins tristes
et trempés dans la mer du temps),
nous oublierons le jardin, l’escalier
où flotte une odeur de cuisine et d’absolu.
Mais, en nous retournant sur les fourneaux à la dérive,
sur les armoires disloquées,
nous nous allégerons du poids des ans.
Et ce sera comme un nouvel amour indispensable,
comme un improbable pardon
dans la poussière des jouets.
***
Lucien Noullez (né à Etterbeek, Belgique en 1957) – La veillée d’armes (1996)