Hallelujah ! J’ai retrouvé mon Geluck !Il est vrai que, l’an dernier, La Bible selon le chat, ou plutôt selon Saint(Ge)luck, ne m’avait pas emmené au ciel.Mais là, avec son dix-neuvième, Le Chat passe à table, j’ai retrouvé tout ce qui fait de Philippe Geluck un artiste aussi prolifique qu’inventif. Il est, à mes yeux, un des esprits les plus fins de ces quarante dernières années. Je suis sidéré par la largeur de son éventail. Avec lui, on ne peut même pas parler de « largeur » car c’est carrément du 360° qu’il nous offre ! C’est du panoramique.Ici, Le Chat est à son meilleur : iconoclaste, gouailleur, sentencieux, truculent, voire paillard et, surtout, philosophe. Certaines de ses élucubrations nous clouent littéralement, soit par leur évidence (pourquoi j’y ai pas pensé moi-même ?), soit par un message qui nous donne à réfléchir. Il touche à tout, aborde tous les domaines, il est curieux de tout et, heureusement pour nous, il a un avis sur tout le matou. Le Chat rit, varie (ses effets) et Le Chat vit, ravi de ses blagues.
Le Chat passe à tableest particulièrement nourrissant et roboratif. Ses deux tomes proposent un menu varié destiné à des gourmets. Le Chat se déguste, se garde longtemps en bouche avant de l’ingérer, puis remonte insidieusement dans nos synapses pour nous faire profiter souvent d’un délicieux arrière-goût. Ça fait un drôle d’effet de croquer délicatement les bulles d’un croqueur hors pair. Pour ce nouvel opus, c’est comme dans le cochon : tout est bon dans Le Chat. Mais on n’est jamais repu. On réclame toujours du rab.Après la Bible, Geluck nous sert au mess. Pas celui des officiers du culte, mais celui des officiers de bouche. Il nous y propose un menu dégustation. Attachez bien votre serviette de table autour du cou (il peut vous arriver de baver de rire), armez-vous de vos couverts et picorez, picorez ; n’ayez pas peur d’avoir les yeux plus gros que le ventre. De toute façon, vous allez vous bidonner. A juste titre, car là, il y a vraiment de quoi en faire un plat.Le Chat passe à table ? On rêve d’une rallonge !... Et le cher vice est compris…
Cerise sur le gâteau (car il y a entrée, plat ET dessert), dans le coffret contenant les deux tomes, vous découvrirez La Gazette du Chat, un vrai journal de 8 pages qui traite de multiples sujets, du plus sérieux au plus farfelu. Tous les pigistes qui ont participé à son élaboration s’appellent Geluck. La relève est assurée. Les siens ne font pas des chats ? Et bien, si !
En fin (en faim ?), je ne veux pas déflorer une astuce qui, personnellement, va m’apporter beaucoup deux fois par an : page 7, dans la rubrique « Nos lecteurs ont la parole », c’est Le Chat qui nous la livre. Quand vous l’aurez lu, votre existence, soudain considérablement simplifiée, ne sera plus du tout la même. Rien que pour cette information d’utilité ô combien publique, Le Chat mérite d’entrer à l’Académie des Sciences… A la bonne heure !... Mais pour être initié, il faut acheter le coffret. 17,95 €, ce n’est pas cher le tuyau…
Je vous donne juste une piste en forme d’énigme : « Elle a aussi ses chats, l’heure »…
Gilbert "Critikator" Jouin