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Présentation
L’AFEF (association des enseignants de français) prépare pour les vacances de Toussaint une université d’automne qui se tiendra à l’IFÉ de Lyon, les 22, 23 et 24 octobre 2014.
Sous le titre : « Écrire en classe : quelles compétences en français dans les disciplines ? », nous cherchons à interroger les problèmes de langue (énonciation, lexique, reformulations, citations, types de discours, mise en texte) et leurs variations selon les contextes disciplinaires, scolaires, les cycles d’enseignement.
Ces questions ne sont pas nouvelles. La revue Le Français Aujourd’hui dans ses numéros anciens comme « Le français au carrefour des disciplines » (FA 74 – 1986) ou plus récents comme « Penser à l’écrit » (FA 174 – 2011) et « Pratiques de l’écrit en formation » (FA 184 – 2014) les a régulièrement mises au devant des préoccupations des enseignants de français. Les chercheurs, tant en français langue première qu’en français langue seconde ou étrangère ont de leur côté régulièrement travaillé sur le rôle spécifique de l’écriture dans les processus d’apprentissage, de conceptualisation, d’affiliation aux diverses communautés disciplinaires.
Le projet nouveau du « Socle commun de connaissances, de compétences et de culture » insiste fortement sur l’importance de la maitrise des « langages fondamentaux […] dans toutes les disciplines », comme celle du « langage des outils numériques » et ouvre ainsi des perspectives pour un travail collaboratif renforcé entre les enseignants des diverses disciplines.
Pour autant, sur le terrain, dans les écoles, collèges, lycées, universités, en formation des enseignants les choses ont peu bougé ces vingt dernières années. Les enseignants y compris ceux de français, spécialistes de la langue, sont profondément démunis sur la manière d’aborder cette question des variations langagières autant linguistiques que cognitives et culturelles, voire affectives. Comme ils sont démunis, devant cette même question, pour penser la place et les usages du numérique. Au final les élèves doivent souvent trouver leur chemin tout seuls dans ces divers modes de penser, parler, écrire.
Nous avons choisi de travailler plus spécifiquement sur l’écriture parce qu’elle est un des lieux majeurs où se joue la sélection scolaire dans presque toutes les disciplines dont elle est le vecteur principal pour l’évaluation des savoirs et compétences. L’écriture y est alors le lieu de toutes sortes de malentendus entre les élèves et les enseignants. Les comprendre et apporter aux élèves les accompagnements nécessaires est une tâche prioritaire dans la lutte contre les inégalités sociales. Inscrire cette priorité dans un continuum de la maternelle à l’université considère les élèves dans leur diversité et leur globalité.
L’université d’automne questionnera des séquences didactiques (de préférence filmées), des copies d’élèves, où co-travaillent des disciplines et leurs enseignants. L’étude attentive des gestes professionnels des enseignants en matière d’accompagnement des tâches d’écriture demandées dans diverses disciplines, celle des gestes d’étude des élèves confrontés à des problèmes tant cognitifs que linguistiques sera au cœur de nos analyses. Ateliers d’analyse de pratiques, conférences sur des problèmes linguistiques ou disciplinaires spécifiques alterneront avec des ateliers de production de ressources pour la classe et pour la formation.
Les enseignants de français, comme ceux des autres disciplines, quels que soient les niveaux d’enseignement et les publics concernés, doivent aujourd’hui intégrer dans leurs préoccupations ordinaires la question de l’enseignement de la langue pour penser, apprendre, écrire, parler et se construire dans toutes les situations et disciplines et avec tous les supports, classiques et numériques. Une tâche exorbitante ? Une place spécifique pour les enseignants de français ? Ou, sur des problèmes spécifiques et ciblés, de nouveaux dispositifs collaboratifs qu’il convient d’inventer ?