Le complexe palatin de Persépolis repose sur une terrasse de 450 m sur 300, et 14 m de haut, qui présente quatre niveaux de 2 m. L’entrée débouche sur le niveau réservé aux délégations. Les quartiers des nobles sont sur un niveau supérieur. Les quartiers réservés au service et à l’administration sont situés sur le plus bas niveau. Les quartiers royaux sont sur le plus haut niveau, visibles par tous. Le calcaire gris est la pierre la plus utilisée pour la construction. L'organisation des constructions suit un plan rigoureusement orthogonal suivant une organisation hipoddamienne (en damier).
Reconstitution supposée
Le côté Est de la terrasse est formé par le Kuh-e Rahmat, dans la paroi duquel sont creusées les sépultures royales qui surplombent le site. Les trois autres côtés sont formés par un mur de soutènement dont la hauteur au sol varie de 5 à 14 m. Le mur est composé d’énormes pierres taillées, ajustées sans mortier et fixées au moyen de chevilles métalliques. La façade Ouest constitue le front du complexe et présente l’accès principal à la Terrasse sous la forme d’un escalier monumental à deux volées.
Sur la façade Sud, des inscriptions trilingues cunéiformes ont été retrouvées. Le texte, rédigé en élamite, proclame : « Moi, Darius le Grand Roi, roi des rois, roi des pays, roi sur cette terre, fils d'Hystapes, l'Achéménide... » Ces inscriptions pourraient correspondre à l’emplacement de l'entrée initiale du complexe, avant la construction de l’escalier monumental et l’ajout de la Porte de toutes les nations.
La configuration de la Terrasse suggère que sa conception a également pris en compte des impératifs de défense du site en cas d’attaque. Un mur et des tours en constituaient le périmètre, doublé à l'Est par un rempart fortifié et des tours. L’angulation des murs est en effet réalisée de façon à ouvrir un champ de vision maximal aux défenseurs vers l'extérieur.
La Terrasse supporte un nombre impressionnant de constructions colossales. Ces constructions se distinguent par l’utilisation importante de colonnades et de piliers, dont un bon nombre est resté debout. Les espaces hypostyles sont constants, quelles que soient leurs dimensions. Certaines de ces constructions n’ont pas été achevées. Des matériaux et déchets utilisés par des ouvriers ont même été retrouvés, n’ayant pas été nettoyés. Des fragments de récipients ayant servi à stocker de la peinture ont été ainsi mis au jour par hasard en 2005 à proximité de l’Apadana. Ils confirment les indices déjà connus attestant de l’utilisation de peintures pour la décoration des palais.
L’escalier était fermé en haut par des portes de bois. Il débouche sur une petite cour ouvrant sur la Porte de toutes les nations. Celle-ci a été construite par Xerxès Ier, fils de Darius le Grand. La date présumée de sa construction est -475.
Son entrée Ouest est gardée par deux taureaux colossaux qui en composent les montants et mesurent 5,5 m de haut, d’inspiration assyrienne. Elle donne sur un hall central de 24,7 m². Des bancs de marbre longent les murs du hall qui était couvert à l’origine. Son toit était supporté par quatre colonnes de 18,3 m de haut, symbolisant des palmiers, et dont les sommets sculptés représentent des feuilles de palme stylisées.
Longeant d’Ouest en Est la partie Nord de la Terrasse, l’allée des processions mène de la Porte de toutes les nations à une construction similaire : La Porte inachevée (aussi appelée le Palais inachevé), appelée ainsi car sa construction tardive n'était pas terminée lors de la destruction du site par Alexandre. Elle débouche sur une cour qui ouvre sur le Palais des 100 colonnes. Un double mur bordait l’allée sur ses deux côtés, protégeant l’Apadana et les palais privés des regards. Des salles de garde et des réserves s'y trouvaient dans des appendices. Seules les parties basses de ces murs subsistent à ce jour. Dans une alcôve sur un côté de l’allée, on peut observer deux têtes de griffons partiellement restaurées qui semblent n’avoir jamais été montées sur des colonnes. Elles peuvent avoir été destinées à une construction ultérieure.
L’Apadana (salle d'audiences) a été construit par Darius le Grand. La date du début de son érection serait -515, selon deux tablettes d’or et d’argent retrouvées dans des coffres de pierre insérés dans les fondations. Darius y a fait graver son nom et le détail de son empire. La construction aurait duré longtemps et aurait été achevée sous Xerxès Ier. L’Apadana est avec le Palais des 100 colonnes, la plus grande et la plus complexe des constructions monumentales de Persépolis. Placé sur un haut niveau, il est accessible par deux escaliers monumentaux en double rampes symétriques et parallèles.
Le palais a un plan carré de 60,5 m de côté. Il comporte 72 colonnes dont 13 sont encore debout de près de 20 m de haut.
L’ensemble était richement peint comme en attestent les multiples traces de pigments retrouvées sur les bases de certaines colonnes, les murs et les bas-reliefs des escaliers. L’intérieur de la gorge d’un lion sculpté porte encore des traces distinctes de couleur rouge. Couverts d’une couche de stuc dont on a retrouvé des fragments, les murs étaient également ornés de tentures brodées d’or, carrelés de céramiques, et décorés de peintures représentant des lions, taureaux, fleurs et plantes. Les portes de bois et les poutres portaient également des plaques d’or, des inclusions d’ivoire et de métaux précieux.
Selon l'archéologue David Stronach, la configuration d’un palais comme l’Apadana répond à deux fonctions principales. Ses dimensions autorise la réception de 10.000 personnes, ce qui assure une audience importante au roi. D’autre part, sa surélévation permet au roi d’observer cérémonies et parades se tenant dans la plaine.
Le Tachara, ou palais de Darius, est situé au Sud de l’Apadana. C’est le seul des palais à avoir un accès sur le Sud au moyen d’un portique. L’entrée du palais se faisait initialement de ce côté par un double escalier. L’entrée du palais se fait par une salle, via une porte où un relief représente des gardes. Cette salle est suivie d’une autre porte ouvrant dans le hall principal, sur laquelle se trouve un relief représentant le roi combattant le mal sous la forme d’un animal.
Une porte ouvre dans la salle de bain royale. Elle est ornée d’un relief montrant un roi apprêté pour une cérémonie et suivi de deux serviteurs tenant une ombrelle et un chasse-mouches. Le roi est couronné, vêtu d’une riche parure agrémentée de pierres et pièces précieuses. Il porte également des bracelets, et des bijoux sont accrochés à sa barbe tressée. Un autre relief montre probablement un eunuque, seule représentation imberbe du site. Il porte une bouteille d’onguent et une serviette. La circulation d’eau était assurée par un canal couvert au sol passant au milieu de la pièce. On peut observer des reliquats du ciment rouge qui tapissait le sol de la salle.
Tirant son nom de ses trois entrées, le Tripylon, ou hall d'audience de Xerxès, ou Palais central, est un petit palais situé au centre de Persépolis. Il est accessible au Nord par un escalier sculpté dont les reliefs montrent principalement des gardes mèdes et perses. D’autres reliefs représentent des nobles et des courtiers en route pour un banquet.
Le Hadish, ou palais de Xerxès, se trouve au Sud du Tripylon ; il est bâti sur un plan similaire au Tachara mais deux fois plus grand. Son hall central comportait trente-six colonnes de pierre et de bois. Il s’agissait de troncs d’arbres de grandes tailles et grands diamètres dont il ne reste plus rien. Il est entouré à l’Est et à l’Ouest par des petites chambres et couloirs, dont les portes présentent également des reliefs sculptés. On y trouve des processions royales représentant Xerxès accompagné de serviteurs l’abritant sous une ombrelle. La partie Sud du palais est composée d’appartements dont la fonction est controversée : un temps décrits comme servant à la reine, ils sont plutôt considérés comme des magasins ou annexes du Trésor.
Le Palais des 100 Colonnes, aussi nommé salle du Trône est le plus grand des palais de Persépolis. Sévèrement endommagé, seuls les bases des colonnes et les montants des portes ont survécu. Le palais est décoré de nombreux reliefs en remarquable état de conservation, représentant des taureaux, des lions, des fleurs et des glands.
Le Trésor, construit par Darius le Grand, est constitué d’une série de salles qui s’étendent sur une surface de 10 000 m2. Des tablettes de bois et d’argile y ont été retrouvées, qui détaillent le montant des salaires et avantages payés aux ouvriers ayant construit le site. D’après certaines, 1348 personnes travaillent au Trésor en -467. Lors des fouilles, ce bâtiment a rapidement été identifié car malgré sa superficie importante, l'accès ne se fait que par deux petites portes étroites...
La ville comptait d'autres palais, mais aussi des salles de garnison, les quartiers des serviteurs, un harem, des jardins...
A voir un jour !
D'après Wikipédia