Indiananard Jones et le royaume du crâne de cristal – J’ai envie de tuer Spielberg

Par Bebealien

Il y a des films qu’on attend beaucoup, voir trop. Indiana Jones 4 fait partie de ceux-ci. Et la déception est à la hauteur de l’attente. Je suis ressorti de la séance énervé comme jamais et en ayant des envies de meurtres sur Georges Lucas et Steven Spielberg. Pourtant avec une mythologie si forte, le film aurait pu être tellement bien… Retour sur un massacre.

Indiana Jones 4 – Indy et les extraterrestres

1957. C’est la guerre froide. Indy et un de ses amis sont utilisés de force par des russes pour récupérer une relique étrange et magnétique. Arrivant à s’enfuir, et de retour à son université, Henry Jones Junior apprend qu’il se fait virer, car est suspecté d’être de mèche avec les soviétiques. C’est alors qu’il fait la connaissance de Mutt, un gamin qui lui demande son aide pour retrouver ses parents, sur la trace de la cité perdue d’Akator via l’utilisation d’un mystérieux crâne de cristal. C’est compter sans les russes, aux aussi sur les traces de la relique.

L’affiche, vraiment dans l’esprit de la série même si un peu moche

Raconté comme çà, le pitch fait un peu fourre-tout mais ressemble au moins à un pitch classique de film d’aventure pour notre homme au stetson préféré. Reste à voir comment le script traite ce pitch initial. Et là… ca devient tout de suite plus dramatique. George Lucas l’avait dit, se film a été réalisé surtout pour combler les fans, demandant depuis presque vingt ans une suite à La Dernière Croisade. C’est important de souligner ce point car il peut expliquer la débâcle. On n’est pas impliqué de la même manière lorsqu’on fait un projet par envie ou par obligation…

Le chef opérateur habituel des Indy étant devenu aveugle, Spielberg appelle Janusz Kaminski en renfort. Celui-ci, ayant pour cahier des charges de copier son prédécesseur, non seulement n’y arrive pas mais pond un film à la laideur rare. Quand en plus on rajoute des effets spéciaux particulièrement laids et voyants, les scènes d’action perdent vite de leur intérêt. On peut citer par exemple une scène de poursuite dans la jungle entre plusieurs voitures, plutôt inventive sur le fond, mais tellement filmée n’importe comment à grand renfort de n’importe quoi (un protagoniste qui se prend pour Tarzan… au secours) et surtout avec des effets spéciaux si moche qu’on y prend aucun plaisir…

Irina (Cate Blanchett), bien décidée à faire parler Indy. Vous noterez, ce plan est moche… comme tout le film

Harrison Ford fait finalement moins vieux que prévu dans le rôle principal, et on le retrouve même avec un réel plaisir. Mais son personnage est sacrifié par un script paresseux n’essayant jamais de le mettre en valeur. Et je n’ose même pas parler des autres protagonistes, Mutt (Shia LaBeouf) étant caricatural, Marion Ravenwood (Karen Allen) étant un faire-valoir inutile (et c’est dur de le dire, surtout après l’Arche Perdue où elle était très bien), Oxley (John Hurt) passe son temps à marmonner et on a envie de le gifler avant qu’il retrouve soudainement la raison dans une scène au comble du ridicule, Irina Spalko (Cate Blanchett) personnage de méchant quasi-transparent, aux pouvoirs jamais exploités, et pour finir Mac (Ray Winstone) qui donne l’impression d’être Super Gay Al de South Park pendant tout le film. Très gros ratage sur les personnages. Et ca fait mal aux fesses.

Grosse baffe dans la tronche aussi sur les décors. A part la toute scène finale qui retrouve enfin une certain dimension épique (et encore ca reste quand même bien moche), certains passages (la découverte des momies) donnent l’impression d’avoir été tournés dans ma cave. C’est moche, oscillant entre le un peu moche et un peu nawak et le très moche ou vraiment très n’importe quoi surtout à la fin.

Super Gay Al, euh pardon Mac (Ray Winstone), sidekick inutile et lourd d’Indy

N’importe quoi en effet car le scénario sacrifie totalement son concept de base pour tomber dans un grand foutoir qu’une série Z n’aurait pas renié. En effet dans la réalité les crânes de cristal existent bien, mais ont une forme humanoïde. La légende veut que quiconque rassemble les treize, aie accès à des pouvoirs étranges. Aujourd’hui seuls six ou sept dans le monde sont identifiés, dont certains sont au British Museum. Seul hic, ses crânes datent d’il y a longtemps et nous n’avons actuellement aucune idée de comment les mayas ont pu les façonner n’ayant pas à notre connaissance les outils nécessaires pour le faire. Un grand mystère. Mais une vraie légende, bien concrète et bien mystérieuse.

En se basant sur celle-ci, David Koepp part totalement en sucette, avec pêle-mêle ruines mayas, zone 51, et surtout extra-terrestres. Le pudding est lourd, très lourd, et surtout super indigeste. Je crois que la scène la plus nanarde est dans l’un de ces plans finaux où Indy regarde la cité s’autodétruire comme il se doit, pendant que…(mystère pour ne pas spolier). Un autre exemple de gros n’importe quoi est particulièrement frappant lorsqu’Indy résiste à une explosion nucléaire grâce un frigo dont il ressort indemne et juste légèrement irradié après avoir fait un vol plané de quelques kilomètres. Dans la salle c’était rire gêné et consternation. Mais qu’est-ce-qui se passe ?

Mutt (Shia LaBeouf), Indy et Marion (Karen Allen), la famille Jones au grand complet dans une scène de poursuite malheureusement elle aussi très moche… surtout quand on la compare à celle de la dernière croisade…

Et c’est en effet le sentiment que j’ai eu pendant tout le film. Mais qu’est-ce-que c’est que ce foutoir ? Ai-je vraiment vieilli au point de ne plus pouvoir apprécier ? Ayant revu tous les Indiana Jones récemment et ayant pris le même pied que d’habitude, j’en doute. Le personnage est fort, le concept génial. Je pense juste que ce film a été réalisé par des paresseux notoires qui ont décidé de se faire du pognon via le merchandising et n’ont pas tenté de réaliser un script de haute-volée. C’est d’ailleurs même à croire que le script n’a jamais été relu tellement il se contredit (par exemple sur les crânes sensés être dispersés et finalement tous au même endroit), n’utilise pas les pistes qu’il ouvre (quid des pouvoirs d’Irina évoqués dans l’intro) et part dans tous les sens. Là de suite, j’ai envie de trucider Spielberg dont c’est le plus mauvais film et Lucas qui a déja charcuté Star Wars. Finalement je crois que même Benjamin Gates 2 était plus réussi. C’est dire…