Une belle foule pour cette édition de l' Arc 2014 où l'affluence japonaise chargée de sa ferveur naïve a permis d'atténuer un peu l'omniprésence qatarie.
Trêve a donc réussi son pari et la famille Head a contrecarré tous les doutes, elle qui pressentait au fil des jours précédant l'épreuve que sa championne pouvait marquer l'Histoire. Sa persévérance et sa foi ne pouvaient qu'inciter à la méfiance, tant oser présenter une telle championne pour la voir terminer aux fins fonds du classement ne ressemblait en rien à l'esprit du Quesnay.
Sa victoire est d'autant plus méritoire qu'elle avait face à elle un trio de japonais ambitieux, des pouliches de 3 ans titrées et quelques adversaires prétendus coriaces titulaires de Groupes 1. Faisant fi de cette concurrence, son jockey Thierry Jarnet lui a proposé le parcours idéal, tout près de la lice, pas trop loin de la tête, elle a donc pu accélerer progressivement, se désintéressant totalement de ceux qui jaillissaient en plein piste, s'appuyant contre la lice jusqu'au poteau. Un parcours sans à-coups, limpide, menant à une victoire qui s'inscrira indéfectiblement dans le palmarès de l'épreuve.
Trêve a donc fait mieux que Three Troikas et devient la première pouliche à avoir gagné l'Arc à 3 et 4 ans. On ne reverra pas cela de sitôt..
Pour les japonais, c'est sans doute la consternation. Présenter 3 concurrents talentueux et ne pas faire mieux que sixième est le résultat d'une absence de stratégie et d'une inadaptation fondamentale aux exigences de la piste de Longchamp. Tant qu'ils n'auront pas intégré les particularités de nos courses et qu'ils croyeront que la valeur de leurs chevaux peut suffire à pallier l'inexpérience de leurs jockeys, ils sont condamnés à empiler éternellement des échecs cuisants.
Pour nous, pas de quoi s'extasier sur la valeur de nos 3 ans. Ectot, Avenir Certain, Free Port Lux ont raté leur course. Incapacité à se surpasser, distance ? Peu importe les explications. Ce n'est pas très glorieux. Seuls Dolniya et Prince Gibraltar ont limité les dégats sans pouvoir revendiquer une quelconque suprématie dans leur génération.
La belle surprise c'est Flintshire, lui qui n'avait rien gagné cette année. Ce représentant de Khalid Abdullah n'a sûrement pas l'étoffe de Rainbow Quest et Dancing Brave ou même d'un Workforce, mais il s'est hissé désormais trés haut dans les ratings internationaux. Il est prévisible qu'il devienne rapidement un étalon Juddmonte de plus, l'espoir de le voir tenter sa chance à nouveau à 5 ans est assez faible, l'assurance d'avoir le terrain qui lui convient étant trop aléatoire.
Taghrooda et Kingston Hill ont tenu leur rang malgré le handicap d'un mauvais numéro dans les stalles.
Durant ce week-end, on a vu un trés bon Cirrus des Aigles, dominateur et offensif, sa longévité à un tel niveau marquant autant les esprits qu'un doublé dans l'Arc, encore prêt à aller affronter les meilleurs dans les Champion Stakes.
Le Daniel Wildenstein a confirmé l'envergure internationale de Solow. Il devrait pouvoir faire briller nos couleurs outre-Atlantique. Comme le disait F.Head, c'est un Cirrus bis.
Le Royallieu m'a un peu décu, toutefois, la petite Mayhem n'est pas passé loin de l'exploit. Cette propre soeur de Royal Bench pourrait d'ailleurs faire une belle année de 4 ans, tout comme Frine la lauréate pourrait le faire à 5 ans.
Le Marcel Boussac et le Lagardère ont prouvé une fois de plus que les anglais et les irlandais avaient des 2 ans plus endurcis que les nôtres. Found a suffisamment impressionné pour voir en elle une des favorites des Guinées.
Dans l'Opéra, réhabilitation légitime de We Are qui a su fendre le peloton pour gagner
Dans le prix de la Forêt, domination outrageante d'Olympic Glory.