« Tu vas voir Minstinguett, le spectacle avec Carmen Maria Vega ? Haaaaaan, la chance ! » ai-je entendu lorsque j'ai commencé à fanfaronner à propos de l'invitation que je venais de reçevoir.
Il faut dire que le projet a de quoi séduire : on imagine aisément le charme piquant de Mistinguett incarné par la non moins piquante Carmen Maria Vega et quiconque a déjà assisté à un de ses concerts se plait à projeter la fougueuse Carmen dans un rôle qui semble taillé pour elle.
Vrai. Vrai-vrai-vrai, même! Carmen Maria Vega est impeccable dans le rôle.
Toute en retenue quand les scènes l'exigent, pétillante et virevoltante lorsque le moment s'y prête, on se laisse happer par cette femme qui traverse les années folles avec panache.
On se laisse charmer par l'artiste, exigeante, qui sait exactement ce qu'elle veut et où elle va, jouant par exemple avec les médias (et prenant ainsi une bonne longueur d'avance sur son époque) mais aussi par la femme qui réapprend à aimer en jonglant entre impératifs liés à sa carrière et pulsions sentimentales.
Attachant, c'est le terme qu'on a envie d'employer à l'issue de ce spectacle pendant lequel on suit les péripéties d'une troupe qui doit faire face à pas mal d'obstacles pour pouvoir monter sur scène. Après quelques magouilles et petits arrangements entre amis, trahisons et émouvantes confessions, jonglage avec les exigences de la « vedette » et budget serré, le premier spectacle façon « music hall » avec meneuse de revue prendra naissance sous vos yeux ébahis (Coucou Broadway).
A noter que le clou du spectacle est époustouflant et que Carmen Maria Vega y est radieuse.
Elle incarne à la perfection cette femme dont la modernité s'est exprimée dans la
Une femme belle, piquante et affranchie à laquelle Carmen Maria Vega redonne vie.
A ses côtés, 35 artistes : danseurs, acteurs, chanteurs avec lesquels on découvre deux actes riches en péripéties. Pour ma part j'ai préféré le second, plus musical mais le premier, franchement plus théâtral installe les personnages et les situations et permet aux acteurs, au cours du second acte, de bénéficier d'une plus grande liberté d'interprétation.
A ne pas manquer, donc, cette pièce chantée et dansée qui débute sur un amusant pied de nez : Un concert annulé, justement au Casino de Paris. A base de dérision et folie douce, dès les premières minutes, le ton est donné : Ca joue dans les allées, au milieu des spectateurs, ça crie, se moque et s'éparpille comme une volée de moineaux.
Si vous assistez à « Mistinguett, reine des années folles » , vous verrez des plumes à foison, des paillettes, des sourires naturels et forcés, des larmes et des cœurs brisés...Un très bon spectacle de cabaret moderne dont on aurait tort de se priver. La musique n'est pas en reste : cuivres, banjo, accordéon, batterie... font vibrer le public un peu plus fort, chaque soir de représentation.
Le public ne s'y trompe pas et le soir auquel j'ai assisté au spectacle, la soirée s'est achevée sur une standing ovation bien méritée.
Le spectacle est à l'affiche du Casino de Paris jusqu'au 4 janvier et part ensuite en tournée.
A réserver par exemple ici.