CINEMA: "Gone Girl" (2014), it's so hypnotic!

Par Bullesdeculture @bullesdeculture
Le maître du suspens, l'obsessionnel de l'image, le maniaque cinéphile, ... autant de surnoms qui peuvent qualifier le génie de David Fincher. Réalisateur à la filmographie exemplaire, avec Seven, Fight Club, Zodiac, il sait à chaque fois tout autant étonner que déranger. Il revient cet automne avec la très attendue adaptation du livre Les Apparences de Gillian Flynn : Gone Girl. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il ne déçoit pas puisque le réalisateur livre un des meilleurs films de sa carrière.
The master of suspense, the obsessive of image, the movie lover fanatic, ... so many nicknames that can describe the genius of David Fincher. Director with an exemplary filmography like Seven, Fight Club, Zodiac, he knows as well to surprise as to disturb. He returns this fall with the highly anticipated adaptation of the eponymous book by Gillian Flynn: Gone Girl. The least one can say is that it does not disappoint since the director has directed one of the best films of his career. More in English >> (Translation in progress, come bubble later)
Dans une petite ville américaine, Amy (Rosemund Pike) est un écrivain célèbre, riche héritière d'une fortune familiale. Avec son mari Nick (Ben Affleck), ils vivent une histoire d'amour passionnelle qui s'étiole avec les années de mariage. Un soir où Nick rentre d'un bar, il découvre avec stupeur que son séjour est retourné et que sa femme a disparu. Il mobilise alors la ville entière pour la retrouver. Cependant au fur et à mesure des recherches, la police va jeter ses soupçons sur ce conjoint qui ne parait pas totalement transparent...

© Twentieth Century Fox

David Fincher opère un coup de maître en donnant à cette adaptation un style singulier qui passe du drame conjugal au thriller renversant. En cela, on retrouve la précision habituelle du réalisateur dans la construction de ses plans, dans le grain donné à son image et dans la maîtrise de ses acteurs. Si le décor est ultramoderne avec des maisons luxuriantes dotées de caméras, de télévision high-tech, l'histoire apparait sans attache temporelle rappelant même par certains détails les grands road trip d'antan. De la même façon, Fincher joue également dans sa construction dramatique avec la chronologie des évènements. Les intrigues s'entrecroisent et les retours en arrières sont nombreux pour suivre le point de vue de chacun des personnages.
Si la tension dramatique est portée sur la disparition de la jeune femme, c'est bien un jeu de pouvoir qui s'engage entre les différents protagonistes : la culpabilité face à la raison, la vérité contre la  manipulation. Au centre de cette intrigue, il y a cette constante satire de la presse. Elle a le pouvoir de décider, à tort ou à raison, de la culpabilité médiatique d'un individu. Nick en fait les frais lorsqu'il se voit accuser du meurtre de sa femme. À l'inverse, ces médias sont tellement influençables, notamment lors de la magistrale scène de l'interview où le mari révèle ses amours adultérines. 

© 20th Century Fox

Pour incarner les personnages principaux, il fallait deux acteurs de talent capables de se mouvoir dans cette ambiance à suspens. Rosemund Pike, veuve noire du récent Enemy de Denis Villeneuve, est épatante avec sa double facette. Tout à la fois glaciale et fascinante, elle fait penser à Robin Wright dans la série House of Cards, également créée par David Fincher. Ben Affleck est quand à lui sensible et sincère. Il met ses émotions au service de l'histoire, notamment dans la scène du bar où il raconte avec fêlures ses déboires. 
Œuvre picturale, esthétique et scénaristique, David Fincher réconcilie les amateurs d'histoires et de techniques. Si le film est un peu long (2h30), il est rythmé et haletant du début jusqu'à la fin. Un des meilleurs films de l'année...
Antoine Corte

Site officiel du film : http://www.gonegirl-lefilm.com/