Les murs ont des sourires, des grimaces aussi, des rires et des larmes. Les murs des villes, des vieilles villes, sont bien histoire vive accrochée à la pierre, à gouttière, à linteau, à tuile et à porte cochère. Les chats, ces bienheureux, peuvent passer de toits en toits, de maisons en maisons ; comme pour les oiseaux, dans ces villes anciennes le ciel est leur maison, le passant les envie. Je les envie en frôlant le pavé et caressant la pierre qui me parle des femmes, qui me parle des hommes, qui prononce des noms qui ne sont que poussière, des noms bien sûr que je n'ai jamais su.
Qu'importe, les villes très anciennes ont de si grands mystères, parcimonieusement dévoilés aux passants qui savent regarder en n'étant pas touristes mais simples visiteurs. Les villes très anciennes savent mieux que les autres nous parler d'avenir. Le temps n'a plus d'emprise sur les vieux ossements d'une cité ancienne qui savent résister en ayant bien compris que les gens qui habitent perpétuent son histoire en portant du sang neuf, de la vie, les rires des enfants, sourires et grimaces...