Changement des taux de testostérone, baisse de qualité du sperme, 5 boissons alcoolisées par semaine, régulièrement, suffisent à réduire la fertilité masculine selon cette étude, présentée dans le British Medical Journal Open, qui a porté sur plus de 1.000 jeunes militaires âgés de 19 ans.
De précédentes études ont associé la consommation excessive d’alcool et la fertilité masculine, mais d’autres pas. Les chercheurs de l’University of Southern Denmark, de Copenhague et de l’Icahn School of Medicine at Mount Sinaï (New York) ont suivi 1.221 jeunes recrues, évalué la qualité de leur sperme pour le volume, la concentration et le nombre total de spermatozoïdes, la motilité et la morphologie. Les niveaux d’hormones sexuelles comme la testostérone ont également été mesurés par analyse de sang. Les chercheurs ont rapproché ces données de la consommation d’alcool dans les 30 derniers jours, déclarée par questionnaire et vérifiée par analyse de prélèvements sanguins. Ils constatent que,
· la consommation moyenne chez ces jeunes hommes est d’environ 11 unités,
· la bière était la boisson la plus consommées (en moyenne 5 des 11 unités consommées),
· sur le mois précédent, 64% des hommes ont connu l’ivresse,
· sur le mois précédent, 59% ont consommé de l’alcool plus de 2 fois.
· Une sous-analyse menée sur le sous-groupe des hommes ayant déclaré une consommation régulière (ou une semaine de consommation « typique »), soit 45% de l’échantillon de départ, montre une relation dose-réponse entre la qualité du sperme et la consommation d’alcool,
· au-delà de 25 unités par semaine, la tendance est encore plus forte.
Et les facteurs de confusion ? Les hommes consommant 30 unités ou plus sont aussi ceux les plus enclins à la boulimie, à une consommation de caféine et sont aussi plus susceptibles de fumer, d’avoir eu des infections sexuellement transmissibles et sont plus jeunes.
Après ajustement de ces facteurs de confusion, dont le tabagisme et l’IMC, l’association entre la qualité du sperme et la consommation d’alcool excessive ou non devient non significative.
L’étude présente cependant des limites, ne serait-ce que parce que certains hommes qui ne consommaient pas du tout d’alcool, présentaient aussi une mauvaise qualité de sperme. Et les autres facteurs de risque influent sur la force de l’association.
Cependant, selon les chercheurs, la tendance est là, une consommation d’alcool régulière, même modeste a des effets néfastes sur la qualité du sperme. De plus elle est associée à des changements dans les niveaux de testostérone.
Source: BMJ OpenOctober 2 2014 doi:10.1136/bmjopen-2014-005462Habitual alcohol consumption associated with reduced semen quality and changes in reproductive hormones; a cross-sectional study among 1221 young Danish men
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