Un accord entre les gouvernements australien et cambodgien visant à réinstaller les réfugiés dans cet État d’Asie du Sud-Est doit être signé vendredi 26 septembre, à Phnom Penh, par le ministre cambodgien de l’Intérieur et le ministre australien de l’Immigration et de la protection des frontières.
"Cet accord place les intérêts politiques à court terme du gouvernement australien avant la protection de personnes parmi les plus vulnérables au monde, les réfugiés. Il rend le Cambodge complice des violations des droits humains commises par l’Australie et son système, gravement défaillant, de centres de traitement situés hors de son territoire", a déclaré Rupert Abbott, directeur adjoint du programme Asie-Pacifique à Amnesty International.
L’absence de transparence sur les conditions de l’accord est un sujet de vive préoccupation dans les deux pays. La société civile n’a pas pu prendre part aux discussions ni soulever officiellement des objections sur la base des normes internationales relatives aux droits humains.
Amnesty International et des organisations internationales de défense des droits mettent en cause la capacité du Cambodge à accueillir des réfugiés transférés par l’Australie. En effet, la situation du Cambodge en termes de droits humains est inquiétante. On constate une nette détérioration du respect de la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique. En janvier, des ouvriers en grève et des militants ont notamment été la cible d’une répression violente menée par les forces de sécurité, tandis que des milliers de personnes sont touchées par les expulsions forcées, les conflits fonciers et les confiscations de terres.