Adapté du roman graphique de Posy Simmonds, Gemma Bovery est semblable à une pâtisserie : cela sent bon comme le croissant dont se délecte la belle. L'histoire se résume en de simples mots : un ex-bobo parisien a repris la boulangerie paternelle en Normandie. Entre sa pâte à faire et France Culture, c'est le calme complet jusqu'à arrive un couple d'anglais dont la femme répond au doux de Gemma Bovery ; l'héroïne tant aimée du livre favori de notre boulanger. Détournant avec humour le roman, Anne Fontaine installe un parfum de légéreté et une touche de sensualité qui ne déplaira pas à la gente masculine. Gemma Aterton incarne avec brio le personnage de la ravissante idiote tandis que Fabrice Luchini joue toute en retenue le rôle du commentateur, presque le voyeur espionnant la vie de Gemma.
Le film aurait pu être parfait si justement il n'était pas si léger. Le personnage de Gemma mériterait d'être brossé plus en profondeur, celui-ci ne se limite qu'à la caricature du personnage de la bande dessinée. Par ailleurs, le film se conclut sur une note complétement dérisoire, presque étrange dénotant le tout comme une mauvaise comédie du dimanche soir. * Spoiler : Le fils annonce que des nouveaux voisins - russes de surcroît - s'installent près de chez eux. Le boulanger va voir la jeune femme et se met à parler en russe. La caméra abandonne les personnages avec une musique tonitruante aux accents russes qui casse cette ambiance de sensualité, d'humour si fin presque british installée par Anne Fontaine.* Un peu dommage.