Anvers est une ville résolument flamande qui fait office de seconde capitale dans un pays divisé de longue date entre Wallons et Flamands. Comme Gand (article ici), Bruges (article ici) ou Louvain (article ici), ses maisons ont fait le choix de pignons à redents et volutes typiques de cette culture, d'un hôtel de ville magnifique même s'il ne surpasse pas celui de Louvain qui entoure une Grand Place qui porte fièrement son honneur. Mais Anvers va au delà, elle est aussi une ville d'influence, la capitale du diamant depuis bien longtemps. C'est aussi le deuxième plus grand port européen loin derrière Rotterdam mais bien devant Hambourg où les marchandises du monde entier sont déchargées dans des porte conteneurs ou des vraquiers. Ce statut de plaque tournante remonte au XVIe siècle lorsque Plantin avait le monopole sur l'imprimerie, une nouvelle technique qui allait propulser Anvers parmi les trois premières villes d'Europe. Cette ville est fière, un peu orgueilleuse mais on comprend vite pourquoi.
Les couleurs de la Flandre hissées haut
Pourquoi dans le top 10? La plaque tournante flamande
Anvers est depuis longtemps une ville de tradition commerçante qui porte haut les couleurs de la Flandre. Il suffit de s'en rendre compte en s'enfonçant dans le dédale de son immense port où les conteneurs des gandes compagnies d'armateurs s'amoncellent le long des quais, suspendus en l'air par des grues assez musclées. Pendant longtemps, Anvers a baigné dans ce commerce et a ainsi pu prospérer jusqu'au jour où les guerres de religion l'ont frappée de plein fouet. Elle qui appartenait jadis au royaume d'Espagne fut gangrénée par la foi calviniste et les catholiques ne purent accepter cela. Ni une, ni deux, ils réprimèrent le mouvement comme ils savaient si bien le faire. En 1648, il fut tout simplement décidé de fermer l'Escaut au commerce pour la paralyser. Elle ne ferait plus partie des grandes aux côtés de Londres ou Paris avant d'entamer sa renaissance au XXe siècle.
Anvers, c'est aussi la ville des grands noms. Celui de Plantin tout d'abord, imprimeur de génie, natif de Tourraine qui avait reçu la protection du roi d'Espagne et dont l'impression de la Bible polyglotte avait impressionné les grands de son temps. Il s'agissait là d'une véritable entreprise très lucrative où on s'activait sur ses 16 presses (à titre de comparaison, les Estienne en France n'en possédaient que quatre). Vous retrouverez tous ses secrets de fabrication ainsi que la Bible polyglotte et des cartes exceptionnelles dans le musée Plantin-Moretus/ Cabinet des Estampes. A un autre endroit de la ville, c'est Pierre Paul Rubens, le personnage phare de la ville, qui allait faire de l'art son fond de commerce. En effet, il n'était pas qu'un artiste, c'était avant tout un marchand amateur d'art qui avait la main mise sur un immense atelier aux commandes toujours plus nombreuses (y a-t-il un seul musée des Beaux arts en Europe de l'Ouest qui ne possède pas un Rubens?). Anvers lui témoigne toute sa reconnaissance en aménageant sa maison en musée. Rubens donnera des petits comme Van Dyck qui devient vite le portraitriste officiel des rois d'Angleterre, en particulier Charles Ier.
Anvers, ex capitale de l'imprimerie
Anvers est donc une ville qui tourbillone, capturée dans les tornades de l'art, du commerce et de la technologie. Aujourd'hui encore, sa grande rue commerçante refile la fièvre acheteuse aux touristes ou amateurs de shopping. Elle a beau avoir une cathédrale à la tour impressionnante, une place typiquement belge tout comme des maisons à pignon, elle se revendique plus que simple ville flamande. Anvers est grande, le sait et l'a toujours su.
Anvers brille sur la Belgique
Comment s'y rendre?
Si vous arrivez de Bruxelles, empruntez l'E19.
Ce que je n'ai pas encore fait à Anvers:
- le musée de la Mode
- le musée royal des Beaux arts
- le musée de la Marine