ENTHOUSIASME ET DÉPRESSION
Lors de la semaine précédant Milan – Juventus, l’enthousiasme créé par les deux victoires contre Lazio et Parme avait fait perdre le contact avec la réalité. Seul Pippo Inzaghi continuait à calmer les ardeurs en prêchant le calme et la prudence. La défaite et les deux matches nuls qui ont suivi lui ont donné raison et ont mis en évidence les problèmes cachés par les deux premières victoires.
QUEL OBJECTIF?
La situation est paradoxale à Milanello. D’une part l’objectif secret est la 3° place. D’autre part, Inzaghi aime rappeler que cette équipe venant d’une 8° place à 45 points de la Juventus ne peut pas régler tous ses problèmes et encore moins combler l’écart d’un seul coup. Mais le podium est possible ou pas?
Aujourd’hui, cet objectif semble plus compliqué que jamais. Il est vrai que les concurrents (Napoli, Inter et Fiorentina) ne sont pas en grande forme mais les problèmes défensifs de l’AC Milan sont bien plus graves. En continuant à encaisser une moyenne de deux buts par match, viser le podium est tout simplement impossible. Il ne faut jamais oublier qu’en Italie (et ailleurs?), c’est celui qui encaisse le moins qui gagne. D’une manière générale, ce Milan reste terriblement fragile en défense, incomplet au milieu et inconstant en attaque. Trop peu pour espérer viser la Champions League.
AVANT TOUT PENSER A RÉGLER LES PROBLÈMES
C’est pour cette raison qu’à l’heure actuelle, à Milan tout le monde évite de parler du podium car la priorité doit être la recherche de l’équilibre et le travail sur les phases arrêtées défensives. Malheureusement, le plus gros problème, celui des erreurs individuelles, est impossible à enrayer car imprévisible et touche un jour le gardien, le lendemain un défenseur central et le surlendemain un autre joueur… dans ces conditions, terminer sur le podium serait presque un miracle.
Lors des deux premières journées de championnat, Milan a eu le mérite de rapidement prendre l’avantage et contraindre l’adversaire à se découvrir pour égaliser. Dans cette configuration, l’équipe d’Inzaghi s’est montrée à l’aise, en profitant de ses joueurs rapides pour jouer en contre-attaque. A l’inverse, contre Juventus, Empoli et Cesena, les Rossoneri ont été menés. Mais malgré une belle réaction, ils n’ont jamais réussi à renverser la vapeur.
Être mené est fatigant nerveusement et physiquement, surtout contre des petites équipes qui se replient complètement en défense pour défendre leur petit but. Au fil du temps l’équipe perd patience et lucidité. Par la même occasion cela pousse à se découvrir et à risquer énormément, comme lors de l’expulsion de Zapata, qui a par conséquent empêché de faire entrer un attaquant frais pour la fin du match. Avant de penser à un objectif à attendre en terme de classement, l’AC Milan doit absolument régler tous ces problèmes : trouver l’équilibre bien que la couverture semble trop courte, mieux défendre sur les phases arrêtées et éviter (ou du moins diminuer) les erreurs individuelles pour ne pas être mené.
MILAN – CHIEVO : UN MATCH POUR PROGRESSER
S’il est clair que l’équipe d’Inzaghi ne peut pas régler tous ses problèmes du jour au lendemain, elle devra montrer des progrès et surtout obtenir les trois points pour rester au contact de la zone européenne. Ce match qui devait être le dernier d’un tris de victoires semble déjà être un match décisif pour ne pas sombrer dans une crise.
Pour affronter le trio d’ex Paloschi, Maxi Lopez et Birsa, Inzaghi a longuement hésité entre le 4-2-3-1 et 4-3-3. Finalement, il a choisi… les deux! En réalité il s’agira au départ d’un 4-3-3 capable d’évoluer en 4-2-3-1. En effet, devant Abbiati, la défense à quatre sera composée d’Abate, Alex, Rami (ou Bonera) et De Sciglio.
Au milieu, la grande nouveauté est Bonaventura testé en mezzala aux côtés de De Jong et probablement Muntari (légèrement favori devant Poli). En attaque, toujours pas de place pour El Shaarawy, barré par les intouchables Menez (rétabli de son léger problème) et Honda, qui agiront sur les flancs, avec Torres au centre.
Bien que la tactique de départ sera le 4-3-3, jugé plus équilibré, Jack le joker peut facilement monter d’un cran à gauche et décaler Menez dans l’axe pour passer en 4-2-3-1. Son rôle sera extrêmement important pour l’équilibre de l’équipe.
C’est avec la rage de vaincre, la concentration, l’équilibre, en évitant les grossières erreurs individuelles et en donnant le maximum à tous points de vue que Milan peut redevenir celui des deux premières journées qui avait impressionné et redonné un peu d’espoir et enthousiasme aux tifosi. C’est ce que nous voulons voir ce soir lors de Milan – Chievo.
FORZA MILAN