Le billet de JPROCK :
Je ne suis pas un grand fan de Sinead O’ Connor, je dois bien l’avouer, mais la sortie
de son dernier album sur la pochette duquel la dame apparaît coiffée d’une perruque blonde et vêtue de cuir noir a aiguisé ma curiosité.
C ‘est donc après avoir écouté la galette en question où se côtoient le très bon et le passable que je me décide à aller la voir live pour la première fois en
compagnie de deux mille autres âmes puisque l’AB affiche sold out.
En première partie nous avons droit à un ensemble vocal répondant au doux nom de Karavan Arnoquins qui propose dans une formule a capella des reprises de titres d’Arno.
Trois mecs et quatre filles black qui vocalement en ont sous le capot mais qui dès la surprise passée au delà de deux trois titres lassent un peu.
Mention spéciale à "Bathroom Singer" étonnamment revisité mais après quarante minutes de prestation à cette sauce on est heureux de passer à la suite.
Et la suite s’appelle Sinead o’ Connor.
Flanquée d’un excellent band mixte , deux filles (guitare et basse) et trois garçons ( guitare , claviers et drums) la (plus si) jeune femme déboule sur scène crâne rasé, pieds nus, portant une
chemise noire avec un col blanc de prêtre et une grande croix qui lui pend autour du cou.
Elle attaque en douceur avec une reprise de John Grant « Queen of Denmark « avant de muscler son interprétation.
La voix est claire et impeccable , mais la demoiselle semble toujours torturée, prête a plaider ses causes quasi perdues tel un Don Quichotte féminin
combattant les moulins à vent.
« Take me to Church « , « The Wolf is Getting Married « , je tente de me familiariser avec la musique de l’irlandaise, de pénétrer son univers, mais à vrai dire je n’accroche pas.
Son côté torturé sérieux et austère ne me séduit pas et sa manière de terminer chaque phrase par un souffle lors des ballades n’évoque chez moi qu’ un exercice de style doté de peu d’émotion.
Bref passé les quarante cinq premières minutes je décroche et commence à trouver le temps long.
« In this Heart « chanté a capella avec sa guitariste et sa bassiste me tire quelque peu de ma torpeur ainsi que le plus rock « The Voice of My Doctor « .
Le reste s’adresse aux fans.
Pas de « Nothing Compares to You « (tant mieux car il n’y a que Prince pour sublimer ce titre qu’il a composé), la dame clôture le set avec « The last day of our acquaintance «.
Bof !
Le rappel ne sera guère plus emballant avec un titre rock « Kisses like Mine « , un duo voix piano avec « Street Cars « et une prière psalmodiée dans un souffle ( ou plusieurs) intitulée « Before
we end our day «
Bref, un concert en demi-teinte, du rock dépressif qui se prend au sérieux pour amateurs de longues soirées passées à méditer, se révolter, et refaire le monde.
Sans moi…
Texte et photos : Jean - Pierre Vanderlinden aka JPROCK