L’existence d’une relation entre la consommation de sucres et la carie dentaire ne fait plus de doute, mais sa signification précise en termes de Santé publique au cours d’une vie n’est pas établie.
D’où l’intérêt de cette étude menée par une équipe britannique, qui a réexaminé les données concernant la consommation de sucre et l’incidence de la carie dentaire, en se concentrant sur les pays où il y a eu de fortes variations de consommation, par exemple en raison de restrictions en période de guerre, comme au Japon.
Ils ont aussi pris en compte l’impact des taux de fluor sur la carie. Leurs résultats montrent une relation robuste, linéaire logarithmique entre l’apport en sucre de 0 à 10% de l’Apport Energétique Total (AET), avec une multiplication par 10 du risque de carie après plusieurs années d’exposition au sucre.
Les adultes de plus 65 ans qui vivent dans des régions où l’eau est fluorée et où le recours aux dentifrices fluorés est fréquent ont près de la moitié de la surface dentaire affectée par des caries. Le modèle montre qu’il faut descendre en dessous de 3% de l’AET en sucre pour voir disparaître une telle situation.
Les auteurs concluent que la limite de 10% de sucres ajoutés est catastrophique pour les caries, et qu’il faudrait avoir comme objectif de rester en dessous de 3%, avec un maximum de 5% comme objectif pragmatique. On en est loin…
Référence : Sheiham A., James W.P.T., BMC Public Health, 2014, 14: 863Source : Food in action, Nicolas Guggenbühl, diététicien-nutritionniste
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