Alors, comment sait-on qu’on s’est assis sur un banc mouillé ou qu’il commence à pleuvoir? Ces chercheurs de l’Université de Loughborough rappellent que notre peau ne possède pas de détecteurs d’humidité et que sa perception passe par les sensations de température et de texture. Ils décryptent ici le rôle de fibres nerveuses spécifiques qui transmettent au cerveau ces informations de température et tactiles et évaluent l’effet d’une moindre sensibilité nerveuse sur la perception de l’humidité.
Le Dr Davide Filingeri et son équipe ont exposés 13 étudiants de sexe masculin en bonne santé à différents stimuli, chauds, neutres, froids et humides et évalué leurs perceptions via différents sites sur le corps. Les chercheurs ont également testé l’effet de stimuli humides lorsque le nerf est neutralisé par une compression. Leur expérience montre que,
- la perception d’humidité augmente lorsque la température diminue,
- les stimuli froids et humides sont plus fortement perçus que les stimuli chauds ou neutres et humides,
- la sensibilité à l’humidité diminue avec la neutralisation du nerf
- la peau velue est plus sensible à l’humidité de la peau glabre.
L’humidité, une représentation : Les êtres humains ne ressentent donc pas mais « interprètent » l’humidité grâce à un croisement de différentes données multi-sensorielles issues de l’apprentissage. La perception de l’humidité repose donc sur un modèle spécifique de traitement cérébral qui permet la représentation neuronale d’un stimulus humide.
Source: Journal of Neurophysiology15 Sept. 2014 DOI: 10.1152/jn.00120.2014Why wet feels wet? A neurophysiological model of human cutaneous wetness sensitivity(Visuel@ Credit: © Valua Vitaly / Fotolia)