Après avoir imposé à toutes les villes, contre leur volonté, en leur faisant supporter la charge financière, l’école 5 matinées par semaine, voilà qu’ils inventent la « demi-journée de concertation sur les programmes » pour les enseignants et donc mettent les élèves dehors. Aux parents et aux collectivités de se débrouiller avec leurs enfants, l’Etat ne veut rien savoir. Mais comment peut-on faire des choses pareilles ? C’est totalement inutile pour les élèves qui perdent une demi-journée de classe et vont en perdre 3 autres si on lit bien ce qui est prévu. Inutile pour les fameux programmes évoqués car dans les parents qui doivent trouver un moyen de garde de leurs enfants il y a des enseignants qui du coup ne viendront pas à la concertation. Inutile pour les collectivités qui n’ont rien demandé et se trouvent dans l’incapacité d’encadrer tous les enfants le matin car les règles d’encadrement sont bien différentes pour les collectivités que pour les enseignants : il faut deux à trois fois plus d’animateurs que d’enseignants, soit pour une ville comme Saint-Maur plus de 500 personnes !
Fort de tout cela, la logique voudrait que les recteurs, puisque c’est chaque académie qui fixe la demi-journée, choisissent le moment le plus propice pour moins gêner les parents, les enseignants et les collectivités. Il y a bien les 108 heures de concertation que les enseignants ont dans leur temps de travail en dehors des heures de classe, mais non, ces 12 heures ne seront pas prises dans ces 108 heures, allez chercher pourquoi… Elles seront donc prises sur le temps scolaire. Donc si c’est sur le temps scolaire, elles devraient être prise sur une des matinées supplémentaires travaillées pour ne pas avoir de classe l’après midi et permettre aux parents de s’organiser plus simplement et aux collectivités également.
A Saint-Maur si c’était le samedi matin qui était enlevé, tout le monde serait heureux, ça ne couterait pas un sou à la ville et tous les parents pourraient trouver une solution pour leur enfant. Mais non, cette solution, pourtant retenue dans certaines académies (voir article), n’a pas été retenue pour l’académie de Créteil, ainsi en a décidé la Rectrice. Décision prise alors même que les maires et les fédérations de parents (voir le communiqué) et syndicats enseignants se sont opposés fermement. Sylvain Berrios, le député-Maire de Saint-Maur a fait voter à l’unanimité (gauche comprise !) un voeu au conseil municipal demandant de déplacer cette matinée au samedi matin. Il a écrit à la Rectrice, à la Ministre, d’autres maires lui ont emboité le pas. Rien n’y fait, alors que d’autres académies ont changé la date, la rectrice, Béatrice Gille, nommée par le gouvernement depuis mai dernier, ne veut pas bouger la date.
Le maire de Saint-Maur, Sylvain Berrios, a donc décidé que la Ville organisera une garderie pour tous les enfants dont les parents n’ont pas de solution de garde cette matinée là.
Il est important de comprendre que cette solution est une aide pour les familles qui ne sera possible que si tout le monde joue le jeu. Je me doute que de nombreux parents vont en profiter pour prendre leur lundi et faire un week-end de 3 jours, et qui pourra les en blâmer ? Pas moi car l’Education Nationale doit assumer ses choix et en enlevant le lundi matin il est évident que des élèves ne viendront pas l’après midi. Et comme une demi-journée de plus ou de moins ne semble pas émouvoir la ministre ou la rectrice ou l’inspectrice, une de plus ne changera donc rien.
Pour ceux qui n’ont pas d’autres choix entre 8h45 et 11h30 il sera donc assuré une garderie, l’accueil du matin de 7h30 à 8h45 sera également assurée comme d’habitute. J’insiste sur le fait que chacun doit jouer le jeu car il ne sera pas possible d’accueillir tous les élèves, même avec la meilleure volonté du monde, c’est donc bien une aide pour les familles qui ne peuvent pas faire autrement. Il y a 24 écoles sur la ville, nous allons donc mobiliser le maximum d’animateurs, nos éducateurs sportifs, nos personnels habitués à travailler avec les enfants, tous les personnels municipaux possédant un BAFA, lancer un appel aux enseignants en retraite, à toutes les bonnes volontés qui peuvent et savent encadrer des enfants.
A partir de 11h20, les portes seront ouvertes pour les élèves qui souhaitent déjeuner à la cantine. Là tous les élèves qui le souhaitent pourront revenir sur l’école puisque nous reviendrons alors à un rythme « normal » et prévu par la ville. Néanmoins, afin de prévoir les repas de cantine, les enfants qui seront présents le 13 octobre le midi devront prévenir avant le jeudi 9 octobre via un formulaire qui sera remis à tous les élèves ce matin en classe. De même que ceux qui prévoient de laisser leur enfant lundi matin doivent le dire pour répartir les personnels sur les différentes écoles.
Tout cela aura un coût évidemment, que la ville refacturera à l’Education Nationale qui n’a même pas pris la peine de mettre en oeuvre le Service Minimum d’Accueil qui est une disposition légale qui permet en cas de grève des enseignants d’avoir un remboursement de l’Etat mais également des règles légales d’encadrement assouplies.
D’autres villes voisines ont décidé de laisser les familles sans solution devant la difficulté à mettre en oeuvre un tel accueil mais le maire de Saint-Maur a pris ses responsabilités et a choisi d’aider les familles là où l’Education Nationale a fait comme si chacun pouvait simplement rester chez lui avec son enfant.
Je compte sur chaque famille pour jouer le jeu et n’utiliser cette garderie mise en place que s’ils n’ont aucune autre solution, cela est important pour tous les enfants qui seront accueillis ce lundi 13 octobre matin.