Elle a proposé des films difficiles, abordant sans détour des questions qui touchaient de très près ou d'un peu moins, la violence faite aux enfants et aux femmes. Comme avec Timbuktu d'Abderrahmane Sissoko qui fut présenté à Cannes et qui était pressenti pour recevoir le Grand Prix.
L'emblème du festival, une empreinte digitale, n'a sans doute jamais autant correspondu à une édition et les films qui reçurent le trophée le méritaient amplement.
La métaphore entre le chemin de croix du Christ et le chemin de vie de la jeune fille est traitée avec beaucoup d'intelligence. Il n'y a rien qui ne soit laissé au hasard ... jusqu'au mouvement de la grue qui s'élève vers le ciel au moment de l'enterrement. Tout fait signe. Il est reprogrammé à la mi-octobre. c'est un film à ne pas rater.
Plusieurs moments furent très forts. On retiendra l'adage de ces hommes et femmes en fuite : ne cherche pas à savoir d'où vient le vent, dis toi seulement qu'il souffle. Et puis la vision idyllique de l'Europe où là-bas le moustique boit du coca, le cafard mange des spaghettis. Un vrai jardin botanique. Une image qui justifie tous les sacrifices pour l'atteindre : cours ce jour là pour ne plus courir de toute ta vie. L'espoir puissance mille. Le film fut gratifié du grand Prix.
Il y eut aussi Gente de bien, qui est le seul film que je n'ai pas pu voir. Une belle fin, un film anglais tourné par le petit fils de Visconti. En guise de musique nous avons entendu les titres choisis pour accompagner les différents rites funéraires. La fin a dérouté nombre d'entre nous, déçus que le film ne se "termine pas bien". Question de point de vue. En tout cas la métamorphose du personnage qui s'ouvre au monde est une prouesse du comédien. Et ce fut lui qui obtint le Prix du public.
Carline avait senti une forme d'usure du concept de "paysages". Le chiffre 13 était présage de bonheur. Elle a voulu faire la part belle à la musique qui fut donc le fil conducteur hormis pour les films en compétition dont je viens de parler et qui sont sélectionnés sur d'autres critères. Ce sont des films inédits, souvent de jeunes réalisateurs en devenir et que le public ne pourrait voir que plus tard dans l'année.
Le spectateur n'en a peut-être pas pleinement conscience mais la musique fait partie intégrante des films. Je vous recommande de visionner un film d'horreur en coupant le son. Vous remarquerez qu'il aura perdu tout son potentiel. D'ailleurs Massacre à la tronçonneuse sera à l'affiche du Rex le 24 septembre.
C'est Tito qui a réalisé le dessin qui a été exploité pour l'affiche, en accord avec le thème. Il m'a envoyé un petit film sur sa réalisation que je souhaite partager avec vous :
La programmation a été habilement tricotée de manière à ce qu'on puisse enchainer les films de la sélection officielle sur deux jours, en l'occurrence le week-end, permettant ainsi, et pour la première fois, à ceux qui travaillent de pouvoir tout voir.
L'aventure se clôtura avec une certaine légèreté le soir de l'annonce du palmarès avec l'excellente Famille Bélier d'Eric Lartigau dont la plupart des personnages ne s'expriment qu'en langue des signes. Le réalisateur est venu présenter son film en toute toute première projection et l'émotion le contraint à ne pas rester. Dommage, il aurait été rassuré par les réactions de la salle.
Elle commence dès Janvier à voir des longs métrages, en projections professionnelles ou en DVD pour préparer l'édition de septembre. Elle peut ainsi en voir 3 à 4 par jour, ... tous les jours. C'est au festival de Clermont-Ferrand, fin janvier, qu'elle sélectionne les courts-métrages. Et le choix de cette année était vraiment remarquable. Nous sommes plus nombreux chaque année à suivre la soirée qui leur est spécialement consacrée et le bouche à oreille est très positif. Car ce sont de vrais films ... juste plus courts que les autres.
Quelques mots des films hors compétition, choisis pour "mettre un peu de légèreté" concède Carline. Party Girl est son coup de coeur. Le mien serait plutôt Hippocrate sur lequel je reviendrai dans quelques jours.
A signaler que si les conditions de stationnement se sont complexifiées aux alentours il y a une solution à laquelle on ne songe pas assez : le parking de l'Esplanade est accessible gratuitement aux spectateurs et il n'y a plus de risque de trouver porte close au moment de reprendre son véhicule en fin de soirée.
Carline a des gouts très larges. Elle s'avoue fan de Pedro Almodovar, de Tony Gatlif comme d'Hitchcock. Elle repassera bientôt son film culte, Jeune et innocent que le maitre du suspense a réalisé en 1937. Elle adore le cinéma iranien, même s'il a perdu en dynamisme. Elle serait capable de voir trois fois de suite l'extraordinaire film de Denis Villeneuve Incendies, que j'ai chroniqué en février 2011.
On souhaite la même vitalité à la 14ème édition ! Rendez-vous donc en septembre 2015 au Rex de Chatenay-Malabry (92) ! Et pensez à vous inscrire en juin aux soirées d'ouverture et de clôture qui ne sont accessibles que sur réservation.