Windows 10, un système d’exploitation sur la bonne voie

Publié le 03 octobre 2014 par _nicolas @BranchezVous
Exclusif

Disponible depuis mercredi, c’est avec empressement que nous avons essayé Windows 10. Deux jours plus tard, l’OS est bel et bien une évolution, mais il semble manquer de petites choses au tableau des nouveautés.

Comme Windows 7 le fut pour Windows Vista, Windows 10 est ce que Windows 8 aurait dû être. Le futur système d’exploitation de Microsoft reprend les nouveautés apportées par Windows 8 et 8.1, tout en ajoutant l’accessibilité de Windows 7, non sans oublier quelques nouvelles fonctionnalités.

Gardez à l’esprit que cette version comprend encore plusieurs bogues. Par exemple, il m’a été impossible de transférer des données sur une clé USB en me servant du glissement de fichiers.

Pour les plus impatients, gardez à l’esprit que la version technical preview de Windows 10 n’est pas un OS finalisé et comprend encore plusieurs bogues. Par exemple, il m’a été impossible à plusieurs reprises de transférer des données sur une clé USB en me servant du glissement de fichiers (j’y suis tout de même parvenu par la suite). Ce bogue est non sans rappeler l’un de ceux présents dans la bêta de Windows 7, qui a rendu illisibles tous les MP3 contenus dans les ordinateurs de bien des testeurs.

Il serait donc plus prudent de l’installer sur un autre PC que votre ordinateur principal.

Prise en main

Que vous veniez de Windows 7 ou 8.1, vous ne serez pas dépaysé. Le menu Démarrer a bien fait son retour, et propose comme sous Windows 7 un accès facile aux logiciels et différents outils. Sur la partie droite, on retrouve les fonctionnalités de l’interface introduite avec Windows 8 réduit à sa plus simple expression. Un clic droit sur l’icône de Windows (qui identifie le menu en question) fait apparaître comme sous Windows 8.1 un accès direct à plusieurs fonctionnalités de l’OS qui sont d’ordinaire à chercher dans les sous-menus, comme la gestion des disques. À noter que l’invite de commande se trouve toujours dans cette section, comme c’était le cas avec Windows 8.1.

Enfin, le retour du menu Démarrer.

L’interface Modern UI a complètement disparu, à moins d’aller la rétablir par le biais des paramètres de la barre des tâches. La Charms Bar située à droite de l’écran ne s’affiche plus lorsque l’on glisse la souris dans cette région; elle reste cachée, mais il est toutefois possible de la faire apparaître via les nouvelles fonctionnalités qui s’ajoutent à la fenêtre des applications lorsqu’elles sont lancées. Les applications sont mieux intégrées à Windows, et offrent enfin un vrai mode fenêtre complet. Outre le bouton de redimensionnement qui apparaît, un nouveau menu sur la barre supérieure à gauche permet de partager l’application, de l’ancrer sur la Charms Bar, d’aller dans ses paramètres et de gérer un autre écran.

Le style semble tout droit issu de Windows 8. Seule la barre des tâches est transparente. Les bordures des fenêtres restent ternes, rappelant toujours ce design en tuiles. Il existe un redimensionnement automatique des fenêtres, mais le tout est rangé dans un ordre logique (dossiers, navigateurs, logiciels) et aucune option n’est directement reliée, ni même dans les menus pour en gérer l’alignement. C’est dommage de ne pas s’être inspiré de Windows Phone 8 en créant un environnement paramétrable via une interface façon Windows 8, mais avec la souplesse d’un tangram.

Quelques nouvelles fonctionnalités

L’ajout le plus notable concerne la possibilité de créer plusieurs bureaux afin de pouvoir passer de l’un à l’autre. Ce n’est pas nouveau en soi; on retrouve déjà l’équivalent sous Linux et OS X. Il est possible d’ouvrir deux fois le même logiciel dans deux bureaux différents, et passer en toute transparence de l’un à l’autre par le biais de la barre des tâches en cliquant sur l’icône de l’application active. Par contre, il est dommage de ne pas avoir poussé totalement l’ergonomie en permettant par exemple de déplacer un logiciel ou un dossier d’un bureau à un autre, ou de ne pas pouvoir les épingler sur plusieurs bureaux en même temps.

Deux raccourcis vers la recherche et la sélection de bureaux font leur apparition aux côtés du bouton Démarrer, mais on constate la disparition de celui du gestionnaire de fichiers (l’explorateur Windows). On devra donc le créer soi-même.

Avec tous ces programmes ouverts, il n’occupe que 3 Go des 8 Go de mémoire vive disponible. On parle quand même d’un OS fraîchement installé. Après quelques mois d’utilisation, il risque d’occuper plus d’espace.

Incidence sur le PC

J’ai effectué l’installation sur un PC avec 8 Go de mémoire vive et équipé d’un Core 2 Quad Q9550 d’Intel – qui correspond à un i3 actuel – et d’un vénérable Caviar Black en guise de disque dur (à plateau donc). Je n’ai pas perçu de problème de réactivité, on ouvre quelques dizaines de pages Internet, des logiciels comme Gimp avec quelques images en traitement, et le tout continue de rouler rapidement. Le système est extrêmement réactif, il l’est même bien plus que sous Windows 7 installé en démarrage multiple. Il semble donc sur ce point beaucoup mieux optimisé que ses prédécesseurs.

Avec tous ces programmes ouverts, il n’occupe que 3 Go des 8 Go de mémoire vive disponible, soit 34%. On parle quand même d’un système d’exploitation fraîchement installé et qui adapte son utilisation en fonction de la mémoire disponible. Après quelques mois d’utilisation, il risque fortement d’occuper plus d’espace.

Une révolution cachée

En allant dans les options, on ne voit pas de changement dans tous les outils comme le panneau de configuration ou la gestion des divers paramètres, c’est issu directement de Windows 8, et donc de Windows 7. On reste en terrain connu, et on s’y retrouve très vite.

La révolution va venir en arrière-plan, de l’unification tant attendue de toutes les plateformes Windows. Avec des applications fonctionnant sur toutes les plateformes, Microsoft aura la chance de tirer vers le haut des produits un peu en retrait comme la gamme Lumia. Toutefois, l’entreprise va devoir se montrer exigeante sur l’ergonomie des applications, quitte à ne pas hésiter de s’inspirer d’Apple pour les méthodes de validation.

Ce nouveau Windows sera également l’occasion de voir arriver DirectX 12 pour les adeptes de jeux vidéo. Il devrait inclure une API semblable à Mantle d’AMD permettant un meilleur accès au matériel afin d’optimiser les performances, y compris dans les ressources demandées par les processeurs peu puissants. En outre, les optimisations directes de Windows devraient permettre de gagner encore quelques images par seconde de plus par rapport à Windows 7 et 8.1.

Enfin, Windows 10 est à même de prendre en charge le 4K, problème actuel de Windows 8 dont les paramètres de redimensionnement ne sont pas vraiment adaptés à cette définition d’écran. Malheureusement, faute de moniteur sous la main, je n’ai pas pu tester cet aspect.

Un succès en perspective?

Les utilisateurs de Windows 8.1 vont s’y retrouver immédiatement. Il s’agit essentiellement du même OS, mais flanqué d’une meilleure ergonomie.

De manière générale, les utilisateurs de Windows 7 ou Vista vont devoir quand même faire avec un système qui hérite de Windows 8 et de son interface pensée pour le tactile. De nombreux outils sont sous forme d’applications, même les paramètres du PC qui est un passage obligé. Heureusement, l’interface repensée simplifie grandement leur manipulation, et on navigue d’une application à un logiciel en toute transparence à travers la barre des tâches. La transition nécessitera tout de même du temps, mais ce sera tout de même pour obtenir une meilleure expérience, comme lors du passage de Windows 98 à XP.

Les utilisateurs de Windows 8.1 vont s’y retrouver immédiatement. Il s’agit essentiellement du même système d’exploitation, mais flanqué d’une bien meilleure ergonomie.

Comme pour Windows 7, Windows 10 semble taillé pour être l’OS qui convaincra enfin les utilisateurs de changer de Windows. Plus accessible et prenant en charge les futures grandes évolutions, c’est un OS que l’on voudra adopter après l’avoir essayé. Mais il devra toutefois composer avec Windows 7 qui est entre-temps devenu le nouveau Windows XP : celui qui fait déjà très bien la job, et dont on ne voit aucune raison pour le changer.