PRECAUTIONS A PRENDRE EN AUTOMNE
Depuis Juillet, nous connaissons la période de diminution de la durée du jour. Chez tous les oiseaux de régions tempérées, cette réduction du temps d'éclairement va marquer la fin de la reproduction puis la mue. Qui dit mue, dit, ensuite, reconstitution du plumage par la pousse de nouvelles plumes.
Cette production de plumes après la mue entraîne de grands besoins alimentaires : en effet, suivant les oiseaux, le poids du plumage représente 5 à 8 % du poids corporel total. Cette proportion, déjà importante en elle‑même, devrait être corrigée en augmentation du fait que les plumes contiennent beaucoup moins d'eau que le reste des tissus vivants (squelette mis à part). Il faut ajouter que le plumage à lui seul contient 25 % de protéines du corps de l'oiseau, pourcentage élevé qui est dû à la fois à cette plus faible teneur en eau et au fait que la plume a une composition à forte dominante protéique.
Ce remplacement du plumage va donc obliger l'oiseau à puiser dans des réserves qui, chez les femelles, sont déjà amoindries par la saison de ponte qui vient de se terminer.
Il est donc nécessaire d'aider l'oiseau à faire face à ces besoins exceptionnels, dès que les premiers signes de la mue se manifestent. Dans ce but, les apports alimentaires doivent être à la fois quantitatifs et qualitatifs.
Apports quantitatifs :
Dès le début de la mue, la ration doit comporter un supplément de protéines qui sera trouvé dans les oeufs, dans les dérivés non gras du lait (caséine), ou dans des produits végétaux riches en azote et en protéines comme le soja. On peut aussi avoir recours à des aliments tout prêts : pâtées complètes ou pâtées concentrées.
Apports qualitatifs :
La plume, comme le poil, est formée de kératine, protéine qui contient du soufre, par suite de la présence de méthionine et de cystine, acides aminés soufrés. La méthionine ne peut pas être fabriquée par l'oiseau et elle doit donc être présente elle‑même dans la ration. Donner des végétaux qui en contiennent du soufre (choux, oignons) ne permet pas à l'oiseau de fabriquer de la méthionine et de la kératine et ces produits ont peu de valeur.
L'action de la méthionine est remarquable , chez l'oiseau en période de repos, l'excrétion azotée est de près de 150 mg par kilo de poids vif et par jour. En période de mue, elle passe à 220 mg mais tombe en dessous de 140 mg si la ration est enrichie en méthionine et cystine, acides aminés qui jouent un rôle d'épargne.
En plus d'un apport azoté général, il est donc souhaitable de donner un supplément de méthionine auquel on associe autant que possible, les principales vitamines du groupe B. En général, on le donne pendant au moins 10 à 15 jours, dès les premières chutes de plumes.
Mue et Acariase des plumes :
Un acarien (syringophilus) est parfois trouvé dans le tuyau des grandes plumes qu'il rend cassant. C'est un parasite rare qui n'est pas, pour autant, une invention ... Logé dans la plume, il ne peut être atteint par aucun insecticide. On pense que ces acariens quittent la plume desséchée peu avant qu'elle ne tombe lors de la mue et qu'ils vont alors envahir de nouvelles plumes, en pénêtrant par l'ombilic supérieur, ouvert en période de croissance de la plume. Ils quitteraient la vieille plume par l'ombilic inférieur ouvert à son tour à ce moment. Quand ce parasitisme existe, il peut être décelé par l’examen des grandes plumes cassées, à l'aide d'une forte loupe.
Rappelons cependant que c'est un parasite rare, même très rare.
Pour en savoir plus afin de toujours mieux conduire votre élevage,
cliquez ICI