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Il etait temps - 7/10

Par Aelezig

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Un film de Richard Curtis (2013 - UK) avec Rachel McAdams, Domhnall Gleeson, Bill Nighy, Lydia Wilson, Lindsay Duncan, Margot Robbie, Richard Cordery

Mignon, mais longuet.

L'histoire : Tim, jeune homme timide, élevé dans une famille unie, dans une magnifique maison au bord de la mer, futur avocat, a tout pour être heureux... sauf une petite amie. Son père, avant que Tim ne parte s'installer à Londres pour le travail, lui révèle un grand secret : les hommes de la famille, et seulement les hommes, ont le don de pouvoir remonter dans le temps de leur propre vie, pour revivre des instants magiques, ou réparer quelques petites erreurs. Tim est ravi ; il va savoir quelles gaffes ne pas commettre avec les filles et repartir dans le passé pour reprendre la relation à zéro jusqu'à ce que ça marche. Il rencontre Mary et tombe follement amoureux. Mais, alors qu'il était en voyage temporel pour aider un ami, la belle croise un autre garçon et c'est au bras de celui-ci qu'il la retrouve... Etc. etc.

Mon avis : Richard Curtis est décidément le roi du scénario romantique, en tant que scénariste, et il a réalisé un de mes films cultes, Love actually.

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Il était temps n'est pas à proprement parler une comédie romantique : pas d'antagonisme entre les deux amoureux, on est plutôt sur une histoire qui va sur la longueur, mariage, deux enfants, avec un message philosophique, bien mignon, mais très appuyé, surtout sur la fin : carpe diem. Mais c'est une jolie love story, pleine de sentiments et d'émotion, un hommage au couple et à la famille, un gros bonbon sucré, un feel good movie, et par les temps qui courent, ça fait du bien.

Hélas, il y a quelques bémols. D'abord c'est trop long (deux heures) et donc assez répétitif ; le dénouement n'en finit pas et tombe largement dans le mélo et la mièvrerie. Curtis aurait pu éviter ce piège en coupant davantage.

Mais le charme des acteurs emporte tout et nous fait craquer du début jusqu'à la fin. J'avais déjà vu Domhnall Gleeson (fils de Brendan) une fois, je l'avais apprécié, mais sans plus. Ici, au tout début, je le trouvais peu séduisant, avec sa tête d'adolescent attardé. Mais rapidement, son sourire et son regard séduisent totalement. Il forme un couple adorable avec la jolie Rachel et on y croit très fort.

Et puis ce sacré Bill Nighy... toujours aussi british, un poil déjanté mais tout en finesse ; j'adore ! Excellents moments aussi avec l'oncle Desmond (Richard Cordery).

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L'aspect fantastique du scénario, les voyages dans le temps, n'apporte pas grand chose en réalité. Il permet un ressort comique ("Tu m'excuses une seconde ?") et un prétexte pour la petite morale de la fin : profiter de l'instant présent, profiter des gens qu'on aime. Car les allers-retours de Tim dans le passé ne sont finalement guère productifs, juste des anecdotes, ou des petites rectifications vu que ses agissements dans le passé altèrent le présent. Jeu trop dangereux. Le train-train du voyage temporel, quoi. Mais bon, on leur demande de faire original, à ces pauvres réalisateurs, il faut bien qu'ils trouvent quelque chose.

"Spécialiste" du voyage dans le temps, et de leur quasi-impossibilité à rester dans la cohérence, j'ai noté deux ou trois choses ici ou là qui ne devraient pas fonctionner quand Tim revient dans le présent. Son père lui dit au début qu'il ne peut agir que sur son propre passé, pour ne pas bousculer l'ordre du monde, qu'il ne peut pas - par exemple - aller tuer Hitler... Mais Tim agit constamment sur ses proches ; or, comme les cercles que fait les cailloux tombant dans l'eau, chaque destin qui change provoque un changement autour de lui... Au final, quand Tim revient, le monde ne devrait plus être le même.

Curtis s'est pourtant inventé un joli garde-fou (en tous cas c'est ce qu'il croit) : on ne peut rien changer avant une naissance. Si l'on repart avant, le spermatozoïde gagnant ne sera pas le même, parce qu'on ne refera pas l'amour au même moment, dans les mêmes conditions, et donc le bébé ne sera pas le même dans le futur, donc grosse surprise à assumer. Ce qui est aussi tordu comme idée comme ce que j'évoque dans le paragraphe précédent.

Mais on ne va pas chipoter. Ce n'est pas un film de SF, c'est une comédie sentimentale.

C'est mignon, c'est l'essentiel.

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La critique est bonne dans l'ensemble, parfois un peu dure (étouffe-chrétien, on fait du surplace, philosophie de salon de thé, guimauve...). Le public, ravi, en redemande... foules sentimentales, disait Souchon. Peut-être devrait-on programmer plus de comédies romantiques en salle et à la télé, et moins de polars macabres, histoire de changer la face du monde !

C'est Critikat qui résume le mieux mon ressenti : "En réalisant ce qui est bien un conte fantastique, Richard Curtis prend le risque de s’éloigner de son domaine d’élection : le résultat est bancal, maladroit, pataud, mais profondément touchant."


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