… sans peur et sans reproches majeurs, nouveau et motivé, il faut y aller maintenant …
Le lieu est vaste, avec un sous-sol impressionnant, un rez-de-chaussée où déjà une ou deux tables d’hôtes attendent dans une atmosphère de passage des clients et de convivialité surjouée. Le bon plan est l’étage. Vaste aussi, mais clair avec ses fenêtres et sa verrière, son lustre impressionnant, son décor plus recherché, assez intemporel, de couleurs sombres tranchées soudain par un immense canapé orange vif. Là encore, deux tables d’hôtes, des tables assez serrées, une bonne bande-son (hits US des années cinquante, ce jour-là), et une aventure qui démarre.
La carte ressemble furieusement à l’endroit. Pas d’aventures, pas de surprises mais des classiques du genre et les incontournables des dizaines de cartes dans Paris. Des nems, du crabe, des gambas, un ou deux plats asiatiques soft, une salade Caesar, des desserts franco-américains bon teint et le tour (de passe-passe) est joué.
Par contre, étonnant et original, une collection de carpaccios de bœuf pratiquement jamais vu. Un paradis pour les amateurs. Dix-neuf variations et compositions différentes à partir du bœuf cru et une assiette commandée, une deuxième est offerte. (16 €)
La carte des vins est honnête dans le choix comme dans les prix avec des vins au verre allant de 4 à 6 € avec quelques vins du monde à 6 € dont un chilien (El Grano) paradoxalement pas trop puissant.
Le tartare avocat/crabe est servi un peu froid mais demeure malgré ce handicap assez goûteux. Une belle pièce.
Etonnant Œufs mayonnaise Bouillu, où le jaune et le blanc sont cuits séparément puis remis ensemble et enrobés d’une bonne mayonnaise bien relevée et moutardée, avec cependant trop de sel.
La Minute de saumon, épinards au wasabi est servie à peine tiède, repart, et revient en pleine forme. Léger, savoureux, les premiers épinards, un plat sans risque.
Le Cocorico Saigon au curry jaune est servie à table en cocotte noire du plus bel effet, contrastant avec le jaune du curry, par ailleurs fort bien fait, adouci au lait de coco à la mode thaï, et plusieurs morceaux de poulets pour un plat copieux et parfait.
Desserts prévisibles mais de bonnes surprises avec quelques belles réussites comme le Triffle (dessert anglais à base de crème pâtissière et crème fouettée) fruits rouges, excellent,
et la superbe tarte fine aux pommes, cuite à la demande, croustillante et goûteuse à souhait. Le Fondant de Marylou est à base de chocolat, caramel et crème fouettée, assez typique d’un dessert de brasserie mais savoureux avec un bon chocolat de base.
Sans peur et sans reproches majeurs, voilà le Café Bouillu en nouvelle ouverture parisienne. Il vaut la peine d’aller s’y asseoir, le chef est motivé, il sait ce qu’il faut faire et il le fait bien, l’équipe roule, et c’est maintenant qu’il faut y aller, dans ces moments où tout le monde fait le maximum. Café bouillu, café (pas ) foutu !
9, rue de l’Ecole de Médecine
75006 Paris
Tél : 01 46 34 19 41
M° : Odéon
Ouvert tous les jours
Menus déjeuner : 17 € (2 plats) – 22 € (3 plats)
Carte : 45 € environ