Le Sushi a un grave problème. Il fait chaud. Le soleil nuit par définition à sa dépression, mais la chaleur lui pose cette saison un problème supplémentaire: il doit se dévêtir pour survivre.
Le Sushi n’est pas particulièrement pudique. Il lui arrive même de sortir nu de la salle de bain avant de s’être habillé. Il lui arrivait, plus précisément.
Depuis que le Sushi fréquente le Sel de sa vie, il a découvert la pudeur, cet étrange sentiment qui lui était inconnu jusque là. Non qu’il se promenait nu à longueur de temps. Mais sa propre nudité ne le faisait pas frémir, et ses partenaires précédents ne se cachaient pas non plus. Mais le Sel n’est pas un partenaire comme les autres.
Quand le Sel de sa vie sort de la salle de bain, il est propre, ainsi que ses sous-vêtements. Il est important de noter qu’il était habillé en y entrant.
Quand le Sel de sa vie se couche, il porte toujours suffisamment d’étoffe pour masquer son intimité.
Quand le Sel de sa vie se lève, il est toujours aussi habillé.
Quand le Sel de sa vie crève de chaud, il reste toujours pudiquement couvert.
Le Sushi, tout en retenue et dépression, devrait n’accorder aucune importance à ces détails triviaux.
Hélas, ce n’est pas le cas. A son grand désespoir.
Le Sushi s’est rendu compte qu’il n’a du voir le Sel de sa vie nu qu’environ… 3 fois. Ce qui est peu, pour toute relation dépassant une semaine de durée de vie. Et ça le désespère.
Il pensa un instant tenter une approche directe, s’inspirant d’Avanie, et d’ordonner au Sel de sa vie de se déshabiller. Mais il n’osa pas. Le Sel de sa vie pourrait fuir ou se rebeller, sous le prétexte qu’il n’est pas uniquement un objet sexuel destiné à décorer une couche.
Il pensa un instant se cacher lui aussi, mais il se rendit compte qu’il le faisait déjà instinctivement. En effet, dernièrement, le Sushi réalisa que sa nudité se résumait à ses passages sous la douche, à l’abri derrière la porte close de la salle de bain. S’il avait oublié ses vêtements, il s’enroulait dans une serviette lui arrivant approximativement aux pieds (le Sushi considère qu’une grande et douce serviette est indispensable à son épanouissement personnel) avant de sortir, d’attraper le nécessaire pour se couvrir, et de retourner se vêtir loin du moindre regard.
Le Sel lui fit remarquer un jour où le Sushi se trouva piégé torse nu en pleine lumière qu’il était inutile de croiser les bras en tentant de disparaître. Qu’il l’avait déjà vu nu. Le Sushi lança un regard signifiant approximativement qu’il se jetait à la gorge du Sel si celui-ci osait lui redire que sa semi nudité était totalement naturelle.
Le Sushi et sa dépression revivent depuis que la température est redevenue automnale.